- Les jours de la vie sont amers à qui, à force de souvenirs, ne vit qu'une très longue attente. Luis Cernuda. Un espagnol parle de sa terre. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - Amargos son los días de la vida, viviendo sólo una larga espera a fuerza de recuerdos. Luis Cernuda. Un español habla de su tierra - Parmi les dieux fléchis et les vierges pourries voici que s'illuminent d'espérance les brumes cruelles, les paysages submergés et les sourdes fenêtres souterraines. José Herrera Petere. Poètes à Genève. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole. - Y entre dioses doblados y vírgenes podridas Nos viene iluminado de esperanza Estas crueles brumas, paisajes sumergidos, Estas sordas ventanas subterráneas. José Herrera Petere. Poetas en Ginebra - Poètes sans patrie, comme moi condamnés à griffer leurs mots sur les rocs au rouge soir des journées de fatigue durs rocs sanglants où se hissent des mains qui voudraient voir, mais défaillent au bord ! José Herrera Petere. Poètes à Genève. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - ¡ Oh poetas sin tierra como yo condenados A arañar sus palabras en las rocas Del rojo anochecer de días cansados, Duras sangrientas rocas donde hay manos Que quieren ver y no llegan al borde ! José Herrera Petere. Poetas en Ginebra - Un nouveau jour s'achève. Et nous pouvons encore nous appeler esclaves. Anonyme. Les jours. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - Un día más transcurre. Aún podemos seguir llamándonos esclavos. Anónimo. Los días - Qui souffre, étant vaincu, n'est pas encore vaincu. Anonyme. Années hors du temps. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - Quién sufre su derroto aún no está derrotado. Anónimo. Años fuera del tiempo - J'ai là devant ma voix vingt années amères et je pense que c'est peu de vie pour tant de beauté. Peu de souffrance pour cette atroce grandeur. Anonyme. Années hors du temps. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - Veinte años tengo ante mi voz maduros, y pienso : es poca vida para tanta hermosura. Es poco sufrimiento para esta atroz grandeza. Anónimo. Años fuera del tiempo - Je n'ai jamais vu le ciel, si bleu, infini, crucifié sur des barreaux. Je n'ai jamais entendu ce que dit un fusil se levant vers la poitrine sans défense. Je n'ai jamais écrit avec du sang aucun nom sur le sable. Anonyme. Années hors du temps. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - Yo nunca tuve el cielo, tan azul e infinito, crucificado en rejas. No he sentido qué dice un fusil que se encara con el pecho indefenso. Nunca escribí con sangre nombre alguno en la arena. Anónimo. Años fuera del tiempo - Quelle voix d'adolescent signalera : " Ceci est mort; ceci est plénitude ", ou bien " Regardez l'aurore " ? Anonyme. Années hors du temps. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - ¿ Qué voz adolescente señalará : " Esto es muerte; esto es plenitud, " o bien : " Mirad la aurora " ? Anónimo. Años fuera del tiempo - tes mains étaient épis d'or et de gloire te vainquant toi-même en ton compromis. Juan Miguel Romá. A Manuela Sánchez. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - y en tus manos maizales de oro y gloria al vencerte a ti misma con tu empeño. Juan Miguel Romá. A Manuela Sánchez - Je suis un homme que chérissent littéralement tous les malheurs - et heureusement que l'espoir est si grand ! Blas de Otero. Autre temps. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - Yo soy un hombre literalmente amado por todas las desgracias - ¡ gracias que es tan grande la esperanza ! Blas de Otero. Otro tiempo - car le sourd entend lui aussi la cloche qu'il aime. José Augustín Goytisolo. Sans savoir comment. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole - también el sordo oye la campana que ama. José Agustín Goytisolo. Sin saber cómo
dimanche 30 septembre 2012
Le romancero de la résistance espagnole - Dario Puccini - 2
Le romancero de la résistance espagnole. Dario Puccini - 1
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Toda la ciudad es suya,
y nada le importa dònde
reclinará su cabeza
con fatiga de diez noches.
José Moreno Villa. El hombre del momento
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Toute la ville est à lui,
mais il se rit de savoir
où il appuiera sa tête
lassée par dix nuits de veille.
José Moreno Villa. L'Homme du moment. In. Le romancero de la résistance espagnole. Dario Puccini
-
cadáveres que yo ví
con nieve de primavera.
Al cielo, los ojos blancos;
al sol, las manos abiertas;
al fango, el pelo manchado;
al viento, la boca seca;
a la noche, los oídos
y los huescos a la tierra.
José Herrera Petrre. Aire, tú
-
tous ces cadavres que j'ai vus
dans une neige de printemps.
Tournant vers le ciel leurs yeux blancs;
vers le soleil, leurs mains ouvertes;
vers la boue, leurs cheveux souillés;
vers le vent, leur bouche assoiffée;
tournant vers la nuit leurs oreilles
et vers la terre, leur squelette.
José Herrera Petere. Ô toi, le vent. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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Abajo San Rafael
los protege. Suben, torvos,
regulares de Larache
mandados contra nosotros
por oficiales del crimen
que a sí se dicen católicos.
Antonio García Luque (Rafael Alberti). El moro fugado
-
Et dans le bas, Saint-Raphaël
les protège. Ils montent, horribles,
les Réguliers de Larache,
qu'ils ont envoyés parmi nous
tous ces généraux criminels
qui se prétendent catholiques.
Antonio García Luque (Rafael Alberti). Le maure fugitif. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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Busta Ben Ali Mohamed,
barba negra, negros ojos,
negro, de sus avanzadas
se desprende sigiloso.
Y arrastrándose en la hierba
dice, alzándose de pronto,
el puño en alto, tranquilo,
ante los fusiles solo :
" Yo estar rojo, camaradas.
No tiréis, que yo estar rojo. "
Antonio García Luque (Rafael Alberti). El moro fugado
-
Busta Ben Ali Mohamed,
la barbe et les yeux noirs,
- tout noir -, de son poste avancé
se détache discrètement.
Et se traînant parmi les herbes,
il dit, se dressant tout à coup,
le poing en l'air et bien tranquille,
seul, offert, devant les fusils :
" Je suis un Rouge, camarades,
ne tirez pas, je suis un Rouge ! "
Antonio García Luque (Rafael Alberti). Le maure fugitif. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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Si a tu abuelo, el primer duque,
Ticiano lo retratara,
tù mereciste la pena
de serlo por Zuloaga.
Un pincel se baño en oro,
el otro se mojó en caca.
Rafael Alberti. El último Duque de Alba
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Si ton aïeul, le premier duc,
fut portraituré par Titien,
toi, tu aurais bien mérité
de l'être par Zuloaga.
Un pinceau fut trempé dans l'or,
l'autre se mouilla de caca.
Rafael Alberti. Le dernier duc d'Albe. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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los comunistas sabemos
que la aurora no se para,
que el alba sigue naciendo,
de pie, todas las mañanas.
Si un alba muerta se muere
otra mejor se levanta.
Rafael Alberti. El último Duque de Alba.
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tous les communistes savent
que l'aurore ne cesse pas,
que l'aube continue à naître,
debout dans le ciel du matin.
Si une aube morte se meurt,
une aube meilleure se lève.
Rafael Alberti. Le dernier duc d'Albe. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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En su tierra de granada,
junto a sus memorias viejas,
han matado a Federico,
nuestro cárdeno poeta.
Leopoldo Urrutia. Romancero a la muerte de Federico Garcia Lorca
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En grenade, oui, sur sa terre,
Auprès de ses vieux souvenirs,
Ils ont tué Federico,
notre Poète au teint violet.
Leopoldo Urrutia. Romancero á la mort de Federico García Lorca
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Hoy como ayer, gitana, muerte mía,
qué bien contigo a solas,
por estos aires de Granada, ¡ mi Granada !
Antonio Machado. El crimen fue en Granada
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Aujourd'hui comme hier, gitane, ô mort,
qu'il est bon d'aller seul à seule avec toi qui es mienne,
à travers l'air de Grenade, ma Grenade.
Antonio Machado. Le crime eut lieu à Grenade. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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Muerte cayó Federico
- sangre en la frente y plomo en las entrañas -
... Que fue en Granada el crimen
sabed - ¡ pobre Granada !, - en su Granada...
Antonio Machado. El crimen fue en Granada
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Mort, il est tombé, Federico
avec du sang au front et du plomb aux entrailles.
Oui, le crime eut lieu à Grenade
sachez - pauvre Grenade - dans sa Grenade...
Antonio Machado. Le crime eut lieu à Grenade. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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Morena de altas torres, alta luz y ojos altos,
esposa de mi piel, gran trago de mi vida,
tus pechos locos crecen hacia mí dando saltos
de cierva concebida.
Miguel Hernández. Canción del esposo soldado
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Brune femme - hautes tours, haute clarté, hauts yeux -,
épouse de ma peau, grande rasade de ma vie,
tes seins affolés grandissent vers moi avec des bonds de biche fécondée.
Miguel Hernández. Chanson du mari soldat. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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Espejo de mi carne, sustento de mis alas,
te doy vida en la muerte que me dan y no tomo.
Mujer, mujer, te quiero cercado por las balas
ansiado por el plomo.
Miguel Hernández. Canción del esposo soldado
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Miroir de ma chair, soutien de mes ailes,
je te donne vie dans la mort qu'on m'offre en vain.
Femme, femme, je t'aime assiégé par les balles,
convoité par le plomb.
Miguel Hernández. Chanson du mari soldat. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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Una mujer y un hombre gastados por los besos.
Miguel Hernádez. Canción del esposo soldado
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Une femme et un homme usés par les baisers.
Miguel Hernández. Chanson du mari soldat. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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Sí, vamos detenidos,
Sí, no hay labios
de mujer
que sonriendo duerma.
¡ Sólo rostros feroces !
¡ Sólo luna, amarilla, de horror,
resplandeciendo !
José Herrera Petere. Tren nocturno
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Nous sommes arrêtés !
Ici il n'y a point
de lèvres de femmes qui dorment
et qui sourient.
Rien que des visages féroces !
Rien que la lune, horrible lune jaune
qui resplendit !
José Herrera Petere. Train de nuit. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
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mañana
¡ Para todos el mar !
El mar solo otra vez, como al principio,
y el hombre solo, al fin, con su conciencia.
León Felipe. El llanto...El mar
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demain
pour tous la mer !
La mer seule à nouveau, ainsi qu'à l'origine,
et l'homme seul, enfin, avec sa conscience.
León Felipe. Les pleurs...La mer. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole
Un silence assourdissant
Dans une vie simple, l’amour des parents, d’abord pour eux-mêmes, augmente ou diminue, même la répartition routinière des tâches peut en témoigner. Dans la sienne, il ne comprendra jamais pourquoi, lui, il devait apprendre, de son père, se servant de sa mère comme support, la férocité, le déferlement noir d’une haine de soi se mirant au miroir de sa moitié vomie !
Ce qui l’embête, c’est que son père est parti très tôt, il a eu le cancer qu’il méritait. Ce qui l’étonne, le silence qui entoure ses souvenirs, d’abord personne autour de lui n’en parle, et puis dans ceux de sa mémoire, aussi rares soient-ils, il voit son père se déchaînant contre le corps de sa mère, plus petit et plus malléable, la traînant à terre par le cheveux ( c est très primitif, mais son père n avait pas trop d imagination, pas plus que ses ancêtres des cavernes ), des coups qui pleuvent des mains et des pieds partout ! Il les voit bien crier, l un de colère, l autre de douleur, mais il ne peut rien entendre ! Les souvenirs ne sont pas seuls à être silencieux, il se voit debout dans un coin, assister, tout en silence, au spectacle de la rage paternelle éclatante s’il en était pas la cible. Il ne disait rien, ne savait quoi faire ni où aller, hébété, enfermé dans sa prison aphasique.
Ce corps étendu par terre, tiré par les cheveux, tombé et relevé, c’était le corps de sa mère. Son père ivre-mort, se donnait à son sadisme régulier. Après plusieurs brefs mariages, il a trouvé la victime parfaite. Celle qui attendra que la rage s’épuise, où que des voisins interviennent pour la calmer, sinon, elle s’enfuira rapidement par la porte, son enfant sur les bras, et ira réveiller une amie qui habite pas trop loin de l’enfer conjugal.
L’amie qui habite une très petite maison, l’hébergera pour la nuit. Toujours silencieux, il assistera, n’y pouvant rien faire d’autre, aux remontrances et consolations, qui le concernaient pas ! Le matin, la mère se rendra à son domicile, « je n’ai personne d’autre qui peut me prendre avec mon enfant », donc, son père, vaquera à sa tâche quotidienne et pénible ; et elle rangera la maison et préparera à manger. Le soir, quand il aura fini, toujours dans son atelier, avec quatre copains, chacun y va de ses litres de rouge, il sera saoul encore une fois, et retournant chez lui, il manquera pas une occasion d’insulter, d’accuser, de blâmer, de partir dans des soliloques, mal articulés et sans sens ! Finalement, il donnera quelques coups ( si le ciel est clément ), il avait la main facile ! il avait sûrement des comptes à régler. Lesquels ? voilà un mystère que sa tombe enferme à jamais, sa tombe que son enfant n’a plus jamais revue, depuis qu’il l'a enterré ! Les traces de ses fouets sur son corps lui ont indiqué les chemins pour le fuir !
Le silence de ses souvenirs, et dans ses souvenirs, est le même que quand son père est mort dans la chambre voisine à la sienne, et que les femmes sont parties de plus belle de leurs pleurs et cris hystériques, lui, il est resté silencieux mais deux larmes ont coulé, les seules et les dernières !
Faysal BADRI
27 – 09 – 2012
Nietzsche. La volonté de puissance - Tome 2 - 3
- J'ai toujours mis dans mes écrits toute ma vie et toute ma personne, j'ignore ce que peuvent être des problèmes purement intellectuels. Nietzsche. La volonté de puissance - Danger effroyable : que la politique d'affaires américaine et la civilisation inconsistante des intellectuels viennent à s'unir. Nietzsche. La volonté de puissance - Ma qualité maîtresse est la maîtrise de moi. Mais nul n'en a plus grand besoin que moi; je côtoie toujours l'abîme. Nietzsche. La volonté de puissance - Erreur très populaire : avoir le courage de ses convictions; mais il s'agit d'avoir le courage d'attaquer ses propres convictions ! Nietzsche. La volonté de puissance - Féconder le passé en engendrant l'avenir - tel est pour moi le sens du présent. Nietzsche. La volonté de puissance - Depuis qu'il n'y a plus de Dieu, la solitude est devenue intolérable; il faut que l'homme supérieur se mette à l'œuvre. Nietzsche. La volonté de puissance - Quand on ne trouve plus la grandeur en Dieu, on ne la trouve plus nulle part; il faut la nier ou la créer. Nietzsche. La volonté de puissance - Si nous ne faisons de la mort de Dieu un grand renoncement et une perpétuelle victoire sur nous-même, nous aurons à payer pour cette perte. Nietzsche. La volonté de puissance - L'homme tel qu'il doit être, c'est aussi absurde à nos yeux que " l'arbre tel qu'il doit être ". Nietzsche. La volonté de puissance - Le bien est toujours la transformation d'un mal; tout dieu a pour père un diable. Nietzsche. La volonté de puissance - Quand le Diable mue, il perd jusqu'à son nom. Nietzsche. La volonté de puissance - Ce que je ne veux pas que vous me fassiez, pourquoi ne devrais-je pas vous le faire ? Et, en vérité, ce qu'il me faut vous faire, c'est justement ce que vous ne pourriez me faire ! Nietzsche. La volonté de puissance - Je suis scrupuleusement juste, parce que cela maintient les distances. Nietzsche. La volonté de puissance - Vous vous croyez libres, mais quand vous vous mouvez, c'est nous qui tenons les fils. Des valeurs et des opinions sont gravées au-dessus de vos têtes et dans vos cœurs; c'est nous, créateurs de valeurs, qui vous remontons, simples rouages d'horlogerie ! Nietzsche. La volonté de puissance - Ce n'est pas pour le droit que vous vous battez, vous les justes : c'est pour faire triompher votre image de l'homme. Nietzsche. La volonté de puissance - Veux-tu avoir la vie facile ? Reste toujours avec le troupeau et oublie-toi pour l'amour du troupeau. Nietzsche. La volonté de puissance - Grâce à la liberté des communications, des groupes d'hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées. Nietzsche. La volonté de puissance - " Tous ceux qui sont bons sont faibles; ils sont bons parce qu'ils ne sont pas assez forts pour être méchants ", disait le chef latuka Comorro à Baker. " Pour les cœurs faibles il n'y a pas de malheur ", dit-on en russe. Nietzsche. La volonté de puissance - En Orient, des peuples se sont momifiés sous l'empire d'une loi morale unique. L'Europe est restée vivante sous l'empire de deux lois morales opposées. L'histoire de l'Europe depuis les temps de l'Empire romain est celle d'une révolte d'esclaves. Nietzsche. La volonté de puissance - Vous n'aurez jamais que la morale qui sied à votre force. Nietzsche. La volonté de puissance - Plutôt vivre dans le péril et en armes que parmi cette lâche affabilité réciproque du troupeau ! Tous les hommes de quelque valeur ont été méchants. Nietzsche. La volonté de puissance - L'amour de la vie est presque le contraire de l'amour d'une longue vie. Tout amour pense à l'instant et à l'éternité, mais jamais à la " durée ". Nietzsche. La volonté de puissance - Comment consentirais-je à vivre, si je ne voyais d'avance l'avenir - au delà de vous ! Nietzsche. La volonté de puissance - Comment consentirais-je à vivre, si je ne voyais d'avance l'avenir - au delà de vous ! Nietzsche. La volonté de puissance - Les mêmes condition qui favorisent l'évolution de l'animal grégaire favorisent aussi l'évolution de l'animal-chef. Nietzsche. La volonté de puissance - Le mariage a exactement la valeur de ceux qui le concluent; il n'a donc, dans la règle, que peu de valeur. Quant au " mariage en soi ", il n'a aucune valeur, pas plus d'ailleurs qu'aucune institution. Nietzsche. La volonté de puissance - Je n'aime pas votre loi matrimoniale; j'ai de la répulsion pour les doigts grossiers qui y soulignent le droit du mari. Je voudrais que l'on parlât du droit au mariage, et qu'il fût rarement accordé; dans le mariage il n'y a que des devoirs et pas de droits. Nietzsche. La volonté de puissance - - Certains hommes éminents devraient avoir la possibilité de se reproduire au moyen de diverses femmes; et certaines femmes, dans des circonstances particulièrement favorables, devraient aussi ne pas être liées au choix hasardeux d'un seul homme. Il faut prendre plus au sérieux le mariage. Nietzsche. La volonté de puissance - On a toujours quelque chose de plus urgent à faire que de se marier. Ciel ! Il en a toujours été ainsi pour moi. Nietzsche. La volonté de puissance - Malédiction ! Les meilleurs disparaissent sans laisser d'enfants. Nietzsche. La volonté de puissance - Virilisation des femmes, voilà le vrai sens de l' " émancipation de la femme ". Cela signifie qu'elles se modèlent sur l'image de l'homme actuel et revendiquent les mêmes droits que lui. Je vois là une dégénérescence de l'instinct chez les femmes d'aujourd'hui : elles devraient savoir que, de la sorte, elles ruinent leur propre pouvoir. Nietzsche. La volonté de puissance - Comme remède à la prostitution ( ou pour l'ennoblir ) : mariages à terme légalisés ( pour des mois, des années ) avec des garanties pour les enfants. Nietzsche. La volonté de puissance - Une femme qui comprend qu'elle entrave l'essor de son mari a le devoir de se séparer de lui; pourquoi n'entend-on jamais parler d'une telle preuve d'amour ? Nietzsche. La volonté de puissance - L'amour sexuel, moyen au service de l'idéal ( Désir de s'abîmer dans son contraire ). Amour d'une divinité souffrante. La procréation envisagé comme le plus sacré des devoirs. La gestation, création commune de l'homme et de la femme qui veulent, dans la personne de l'enfant, jouir de leur union et en élever le monument. Nietzsche. La volonté de puissance - Il faut être bon et méchant ! Et quiconque est bon autrement que par faiblesse est toujours méchant à un degré éminent. Nietzsche. La volonté de puissance - Je ne reconnais à personne le droit de me donner des louanges. Nietzsche. La volonté de puissance
Nietzsche. La volonté de puissance - Tome 2 - 2
- On connaît la sorte d'homme qui s'est amourachée de la formule : Tout comprendre, c'est tout pardonner. Ce sont les faibles, ce sont surtout les désenchantés : s'il y a partout de quoi pardonner, c'est qu'il doit y avoir partout de quoi mépriser. Nietzsche. La volonté de puissance - Nietzsche se déchaîne contre les féministes, maintenant vous savez à qui vous avez affaire, je me demande bien ce que vous avez pu lui infliger comme humiliation au pépère Nietzsche : " Dans le mouvement dit de " l'émancipation des femmes ", les femmes qui n'ont réussi à avoir ni mari ni enfants entendent transformer de façon radicale la situation respective de l'homme et de la femme; autrement dit, les éléments qui ont mal réussi ( et qui sont partout la majorité ) veulent changer la situation de l'espèce, c'est-à-dire diminuer la qualité de l'espèce au profit du plus grand nombre. " Nietzsche. La volonté de puissance - Nietzsche sévit contre les femmes : " Manquerait-il un seul maillon à la chaîne des arts et des sciences si la femme, si l'œuvre de la femme y manquait ? Accordons qu'il y a des exceptions - elles confirment la règle " Nietzsche. La volonté de puissance - Nietzsche et le Juif : " Quel soulagement que de rencontrer un Juif parmi les Allemands ! Que d'abrutissement, que de cheveux filasses, que d'yeux bleus; quel manque d'esprit dans la physionomie, la parole, la tenue; quelle veulerie ! " Nietzsche. La volonté de puissance - - L'avenir est passé ! L'instant dévore ce qu'il produit - mais hélas ! Il demeure affamé... Nietzsche. La volonté de puissance - " A quoi bon ? " On demande une réponse : 1* à la conscience morale; 2* au besoin de bonheur; 3* à " l'instinct social " ( troupeau ); 4* à la raison ( esprit ); rien que pour éviter d'avoir à faire acte de volonté pour répondre sou-même à cet " à quoi bon ? " Nietzsche. La volonté de puissance - Ce sont des romantiques qui ont perdu la foi; à présent ils veulent à tout le moins observer comment tout coule et s'écoule. C'est ce qu'ils appellent l'art pour l'art, l' " objectivité ", etc. Nietzsche. La volonté de puissance - Nous sommes les héritiers de certaines habitudes de dissection des consciences et de crucifixion de soi, qui ont été pratiquées depuis deux milles ans; c'est là notre virtuosité la plus ancienne, notre maîtrise peut-être, notre raffinement en tout cas; nous avons étroitement associé les penchants naturels et la mauvaise conscience. Nietzsche. La volonté de puissance - Les jugements moraux sont des condamnations, des négations; la morale est un renoncement au vouloir-vivre. Nietzsche. La volonté de puissance - Ce qui manque, dans la religion, c'est l'obligation de nous considérer nous-même comme la source des valeurs. Nietzsche. La volonté de puissance - On vit pour le lendemain, car le surlendemain est incertain. Nietzsche. La volonté de puissance - Où nous passons, bientôt ne pourra plus passer personne. Nietzsche. La volonté de puissance - La croyance aux catégories de la raison est la cause du nihilisme, nous avons mesuré la valeur du monde d'après des catégories qui ne s'appliquent qu'à un monde purement fictif. Nietzsche. La volonté de puissance - Présomption de l'homme : où il n'aperçoit pas de sens, il en nie la présence ! Nietzsche. La volonté de puissance - Le pessimisme moderne exprime l'inutilité du monde moderne, non pas l'inutilité du monde et de l'existence. Nietzsche. La volonté de puissance - Nous savons que la disparition d'une illusion ne crée pas tout de suite une vérité, mais un nouveau fragment d'ignorance, un élargissement de notre " espace vide ", un accroissement de notre " désert ". Nietzsche. La volonté de puissance - Ce qui manque à l'homme moderne, c'est l'instinct sûr ( suite d'une longue activité uniforme chez une même espèce d'hommes ); il en résulte l'incapacité de rien faire de parfait; un individu ne supplée jamais seul aux années d'école qu'il n'a pas eues. Nietzsche. La volonté de puissance - - parce qu'il nous a fallu d'abord passer par le nihilisme pour découvrir la valeur réelle de ces " valeurs "... Nous aurons besoin, quelque jour, de valeurs nouvelles... Nietzsche. La volonté de puissance - Car il importe de ne pas faire erreur sur le titre qu'a voulu porter cet évangile de l'avenir. " La Volonté de Puissance, essai d'une transvaluation de toutes les valeurs ". Nietzsche. La volonté de puissance - - Les grands mots : la tolérance ( c'est-à-dire " l'incapacité de dire ni oui ni non " ); la largeur de la sympathie ( un tiers d'indifférence, un tiers de curiosité, un tiers d'excitabilité morbide ); l' " objectivité " ( manque de personnalité, manque de volonté, incapacité d' " aimer " ); (...); la " passion ", c'est-à-dire le désordre et la démesure; la " profondeur ", c'est-à-dire la confusion, le tohu-bohu des symboles. Nietzsche. La volonté de puissance - On se plaint de la dépravation de la masse; à supposer qu'elle fût démontrée, la responsabilité en retomberait sur l'élite cultivée; la masse n'est ni meilleure ni pire que l'élite. Nietzsche. La volonté de puissance - Et qui d'entre vous, honnêtement, peut se porter garant de son surlendemain ? Qui a encore le droit de jurer et de promettre ? Qui de vous demeure cinq ans de suite dans la même maison et dans la même opinion ? Nietzsche. La volonté de puissance - Le temps approche où il nous faudra payer d'être restés chrétiens pendant deux mille ans. Nietzsche. La volonté de puissance - Il faut étudier les misères des hommes, mais compter parmi ces misères les idées qu'ils se font des moyens de les combattre. Nietzsche. La volonté de puissance
K. comme carpe diem
Elle vivait dans la campagne, ce n’était pas le désert, mais la nature était peu clémente, l’eau rare, beaucoup de poussière et du cactus partout ; les récoltes seules ne pouvaient contenter les hommes et leurs bêtes et il fallait se lever très tôt pour que la peine suffise à son jour.
K. était " forte et fière ", une beauté sauvage et naïve, de la rondeur grasse, géante. A la quarantaine de sa vie, elle a eu deux enfants d’un premier mari, et trois de son second. Celui-ci prenait chaque jour des bus pour aller mendier soit dans la ville, soit dans des villages d’alentour, qui portent toujours le nom du jour où se tenaient leurs marchés hebdomadaires. Il avait un pied-bot, et il en a fait un métier ! Le mendiant, plus il étalait sa déchéance et plus il espérait récolter plus de sous. Le mari de K. avait un autre attribut, une aubaine pour son gagne-pain : il avait une mâchoire inférieure qui ne pouvait se refermer sur la supérieure, en décalage toujours vers la gauche, de la salive qui pendait et une difficulté énorme pour articuler et se faire entendre. Avec ses doigts crochus, c’était la preuve que ce monsieur a dû un jour donner un coup à un chat la nuit, l’esprit des chats ne prenait sa revanche que s’il a été battu la nuit, si c’est pas un chat, il a sûrement versé de l’eau chaude, une nuit, dans la fausse sceptique, ou encore, il a enjambé une flaque de sang, même quelques gouttes ! C’est vrai qu’on pouvait rien faire contre la vengeance noire et terrible des esprits. C’est vrai aussi qu’avec des béquilles de pacotilles, monter et descendre des bus faisait toujours arracher à quelques uns, un « que dieu nous en préserve ! » et deux ou trois sous.
Il hébergeait depuis toujours dans sa masure, un « collègue » très vieux, aveugle, toujours en haillons très sales. Le soir quand ils rentraient tous les deux, ils se mettaient à compter leurs pièces jaunes. Les pièces blanches étaient rares, mais parfois ils avaient droit à des sous d’Espagne ou de France, à de la monnaie ancienne qui ne circulait plus et qui ferait la joie des collectionneurs mais ne pouvait assurer la ration de thé, de sucre et de pain quotidiens.
Une fois les pièces amassées selon leur valeur : 5 centimes, 10 centimes, 20 centimes, dans la pénombre qu’une frêle bougie dissipe tant bien que mal, le mari prenait sa bouteille d’eau-de-vie faite à la maison du « guerrab » du « douar » et fumait son kif avec son sebsi de toujours.
Le « collègue » lui, vieux aveugle très sale, se recroquevillait dans un coin, se lamentait un peu sur sa santé et puis en lubrifiant sa main avec de la salive, la faisait entrer par la poche de sa djellaba, et se masturbait longtemps et bruyamment, en poussant des soupirs enflammés et en évoquant à voix parfois très haute des noms de femmes, dont celle de son bienfaiteur hôte, lui qui n’avait plus ni maison ni famille.
Chaque jour le même spectacle ! K. avec l’argent mendié, se rendait au marché du village, à quelques lieues de leur masure, les petits garçons bergers qu’elle rencontrait sur son chemin, lui criaient de loin : « l’infirmière ! l’infirmière ! », à cause d’une chanson qui était un succès, et parce que, des hommes lui rendaient visite pour soigner une envie trop pressante de la fesse énorme !
Dès leur jeune âges, ses quatre filles les a mises chez des familles de la ville comme des bonnes à tout faire, et le garçon chez un tôlier comme apprenti bon à tout faire lui aussi ! Cela permettait d’acheter de la viande le jour du marché !
Le garçon habitait chez une famille qui a des racines dans le douar ! K. venait lui rendre visite chaque mois, en apportant avec elle un peu de substances : thé, sucres, œufs, … Ils couchaient ensemble dans la même chambre : elle, son fils, un enfant de douze ans et sa mère ! Cet enfant venait d’avoir ses premières pollutions nocturnes, il ne pouvait plus se la tenir sans frémir !! Qu’elle était grande sa stupeur quand cette nuit-là, K. qui n’était pas très loin de lui, venait de son pied, lui masser doucement et vigoureusement le bas-ventre ! Tout son corps tendu, les sens aiguisés, l’ouïe a su percer les ténèbres de la chambre !
Elle l’a attiré vers elle, lui a ouvert ses jambes et l’a laissé découvrir pour la première fois de sa vie à quoi pouvait ressembler la succulente moiteur chaleureuse d’une paysanne ! Dans le silence le plus total possible !
Avant de mourir, elle a eu l’élégance de déniaiser un pubère ! Simple caprice ? Affirmation du désir face à la contingence ? Transgression ? Revanche ?
Don d’amour dont le fleuve n’était pas encore tari et qui aimerait bien rejoindre sa source.
Faysal BADRI
25 – 09 - 2012
Nietzsche. La volonté de puissance - Tome 2 - 1
- La vertu reste le plus coûteux des vices; il faut qu'elle le reste ! Nietzsche. La volonté de puissance - Il faut sentir jusqu'au tréfonds de l'être à quel point la femme est un bienfait. Nietzsche. La volonté de puissance - Prodigieuse découverte de soi : prendre conscience de soi, non pas en tant qu'individu, mais en tant qu'humanité. Réfléchissons, revenons en arrière : suivons les chemins grands et petits. Nietzsche. La volonté de puissance - S'il est vrai que " tout est vain ", s'il n'y a ni but ni fin, la durée devient la pensée la plus paralysante qui soit, surtout si l'on se sent dupé et sans la force nécessaire pour ne pas se laisser duper. Nietzsche. La volonté de puissance - Toutes les " valeurs " ne seraient-elles pas des leurres destinés à faire durer la comédie sans la rapprocher d'une solution ? Nietzsche. La volonté de puissance - Nous nions les causes finales : si l'existence en avait une, elle l'aurait atteinte. Nietzsche. La volonté de puissance - La croyance que le monde tel qu'il devrait être existe, est réellement, c'est une croyance d'improductifs qui ne veulent pas créer un monde tel qu'il doit être. Ils le supposent donné, ils cherchent les moyens et les chemins qui y mènent. Vouloir " le vrai " - c'est s'avouer impuissant à le créer. Nietzsche. La volonté de puissance - Un nihiliste est un homme qui juge que le monde tel qu'il est ne devrait pas exister, et que le monde tel qu'il devrait être n'existe pas. Nietzsche. La volonté de puissance - L'homme incapable d'imposer son vouloir aux choses, l'homme sans volonté et sans force, leur impose à tout le moins un sens, c'est-à-dire la croyance qu'elles impliquent un vouloir. Nietzsche. La volonté de puissance - Comment triompher des philosophes en détruisant le monde de l'être : période de nihilisme transitoire, avant l'apparition de la force qui permettra de renverser les valeurs et de diviniser et de justifier, comme seul existant, le devenir, le monde apparent. Nietzsche. La volonté de puissance - La morale a préservé du nihilisme les déshérités en attribuant à tout homme une valeur infinie, une valeur métaphysique, et en l'intégrant dans une hiérarchie qui ne coïncide pas avec celle de la puissance séculière; elle a enseigné la résignation, l'humilité, etc. A supposer que la croyance à cette morale disparût, les déshérités, privés de leur consolation, disparaîtraient. Nietzsche. La volonté de puissance - Rien n'a de valeur dans la vie que le degré de la puissance - si l'on admet que la vie elle-même est volonté de puissance. Nietzsche. La volonté de puissance - Si le souffrant, l'opprimé cessait de croire qu'il a le droit de mépriser la volonté de puissance, il tomberait dans un désespoir sans remède. C'est ce qui arriverait si ce caractère était essentiel à la vie, s'il s'avérait que même cette volonté morale de faire le bien n'est qu'un déguisement de la " volonté de puissance ", que cette haine et ce mépris eux-même sont encore volonté de puissance. L'opprimé s'apercevrait qu'il est placé sur le même terrain que son oppresseur, sans privilège ni supériorité d'aucune sorte. Nietzsche. La volonté de puissance - Le nihilisme, signe que les déshérités ont perdu toute consolation; qu'ils détruisent pour qu'on les détruise; que, détachés de la morale, ils n'ont plus de raison de " se résigner " - qu'ils se placent sur le terrain du principe opposé et veulent eux aussi exercer la puissance en obligeant les puissants à être leurs bourreaux. Nietzsche. La volonté de puissance - Lesquels apparaîtront alors comme les plus forts ? Les plus modérés, ceux qui n'ont pas besoin de croyances extrêmes. Ceux qui non seulement acceptent, mais aiment une bonne part de hasard, d'absurdité. Ceux qui sont capables de déprécier fortement la valeur de l'homme sans pour cela en être diminués ou affaiblis : ceux qui sont le plus riches de santé, qui sont de taille à supporter le plus de malheur et pour cette raison ne craignent pas tant le malheur - des hommes sûrs de leur puissance et qui représentent avec une fierté consciente le degré de force où l'homme est parvenu. Nietzsche. La volonté de puissance - Le simple fait de sentir que la morale est dépassée suppose un certain niveau de culture intellectuelle; celle-ci suppose à son tour un certain bien-être. Nietzsche. La volonté de puissance - Nous ne sommes pas les restes et les résidus de l'humanité ( mais nous sommes certainement les restes et les résidus du monde organique en devenir ). Il peut encore sortir de nous beaucoup de neuf qui changera le caractère de l'humanité. Nietzsche. La volonté de puissance - L'idéal, jusqu'à présent, a été la véritable force de dénigrement appliquée au monde et à l'homme, le gaz méphitique répandu sur la réalité, la grande tentation du néant... Nietzsche. La volonté de puissance - Toutes les fins sont détruites. Il faut que les hommes s'en donnent une. C'était une erreur de croire qu'ils en avaient une : toujours ils se les sont données. Nietzsche. La volonté de puissance - L'abolition de la morale aboutit dans la pratique à l'atomisation de l'individu, puis à la subdivision de l'individu en unités multiples - à la liquéfaction absolue. C'est pourquoi, plus que jamais, il nous faut une fin, et de l'amour, un amour nouveau. Nietzsche. La volonté de puissance - L' " humanité " n'avance pas, elle n'existe même pas encore. Nietzsche. La volonté de puissance - Ne vous y tromper pas ! Les peuples les plus actifs sont actuellement les plus las ! Ils n'ont plus la force d'être paresseux ! Nietzsche. La volonté de puissance - Quand la grande ville se transporte à la campagne, ce n'est pas de l'engrais qu'elle apporte aux champs, c'est de la pourriture et de l'horreur. Nietzsche. La volonté de puissance
Le petit philosophe de poche - Gabriel Pomerand - 8
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Les sociétés commencent par la polygamie et finissent par la polyandrie.
E. et J. Goncourt. Journal
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Pour descendre en nous-mêmes, il faut d'abord nous élever.
Joseph Joubert. Carnets
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Il n'est pas besoin à l'homme d'autre chose que ses pieds pour qu'il trébuche, car sa misérable pierre d'achoppement, chacun la porte en soi.
Heinrich von Kleist. La Cruche cassée
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Une prison : regardez-vous vous-même.
Jacques Rigaut. Papiers posthumes
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Tu fais semblant de croire que l'univers gravite autour du solei, mais tu sais bien que c'est autour de toi.
Miguel Zamacois. Almanach des Lettres françaises et étrangères
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Si vous craignez la solitude, ne vous mariez pas.
Anton Tchékov. Carnets de notes
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Le spermatozoïde est le bandit à l'état pur.
E. -M. Cioran. Syllogismes de l'Amertume
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Si tu ne hurles pas, personne ne croira que tu as mal.
Henry de Montherlant. Carnets
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Sperme : les vrais poètes et les vraies femmes ont le sens inné de ce qu'il y a de divin dans cette substance de l'être que le monde affecte d'estimer matérielle et grossière.
George Meredith. Diane à la croisée des chemins
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Celui qui se donne la mort est une victime qui rencontre son bourreau et le tue.
Alexandre Dumas, fils
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Le suicide est le doute allant chercher le vrai.
Xavier Forneret. Broussailles de la pensée de la famille des sans titres
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J'ai passé ma vie à me défendre de l'envie d'y mettre fin.
Franz Kafka. Préparatifs de Noce à la Campagne
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La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin.
Gaston Bachelard. La Psychanalyse du Feu
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Dieu n'a rien manifesté qui puisse nous faire croire à une survie. Moïse n'en parle pas non plus. Peut-être ne plaît-il pas à Dieu que les dévots y croient si fermement. Sa bonté paternelle veut peut-être nous faire une surprise.
Henri Heine. Pensées
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La sympathie éclate surtout entre deux vanités qui ne se contrarient pas encore.
Jules Renard. Journal
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Cessez de fumer est la chose la plus aisée qui soit : j'en sais quelque chose, je l'ai fait un million de fois.
Mark Twain
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Le tango, fit-il avec une moue, on ne voit que des figures qui s'ennuient et des derrières qui s'amusent.
Georges Clémenceau. L'Esprit de Georges Clémenceau
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Je peux résister à tout, sauf à la tentation.
Oscar Wilde
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Égaré dans une forêt immense pendant la nuit, je n'ai qu'une petite lumière pour me conduire. Survient un inconnu qui me dit : " mon ami, souffle ta bougie, pour mieux trouver ton chemin. " Cet inconnu est un théologien.
Diderot. Addition aux pensées philosophiques
-
La tristesse : un appétit qu'aucun malheur ne rassasie.
E. -M. Cioran. Syllogismes de l'Amertume
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Il y a des gens qui dansent sans entrer en transe et il y en a d'autres qui entrent en transe sans danser. Ce phénomène s'appelle la transcendance et, dans nos régions, il est fort apprécié.
Jacques Prévert. Spectacle
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Si une femme ne vous trompe pas, c'est parce que cela ne lui convient pas.
Cesare Pavese. Le Métier de vivre
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La seule vraie tristesse est dans l'absence du désir.
G. F. Ramuz. Journal
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Trop suffit quelquefois à la femme.
Montaigne. Essais
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Tout ce que gagne l'homme à connaître ce qu'il vaut, c'est de perdre jusqu'au respect de sa souffrance.
Jean Rostand. Pensées d'un Biologiste
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Si vous voulez passer pour un menteur, dites toujours la vérité.
Logan Pearsall Smith. Miroitements
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Une chose n'est pas nécessairement vraie, parce qu'un homme meurt pour elle.
Oscar Wilde. L'Esprit d'Oscar Wilde
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La vertu qui cède va plus loin que le vice.
A. Hayem. Vérités et Apparences
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C'est une des superstitions de l'esprit humain d'avoir imaginé que la virginité pouvait être une vertu.
Voltaire. Le Sottisier
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Il faut pousser sa volupté jusqu'à la douleur, pour être sûr de l'avoir goûtée tout entière.
Paul-Jean Toulet. Les Trois Impostures
Le petit philosophe de poche - Gabriel Pomerand - 7
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C'est avec les beaux sentiments qu'on fait de la mauvaise littérature.
André Gide. Lettre à François Mauriac
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Quand un régime tombe en pourriture, il devient pourrisseur : sa décomposition perd tout ce qui l'approche.
Charles Maurras. La Dentelle du Rempart
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La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est l'opium du peuple.
Karl Marx. Contribution à la critique de la philosophie
-
Il ne faut pas oublier que religieux n'est pas plus synonyme de saint que soldat ne l'est de héros.
Pierre Reverdy. En vrac
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La religion est une fatigante solution de paresse.
Louis Scutenaire. Mes Inscriptions
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Vous dites que vous croyez à la nécessité de la religion ? Soyez sincère ! Vous croyez à la nécessité de la police.
Nietzsche. Œuvres posthumes
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Le scénario des révolutions se répète : des prophètes les rêvent, des apôtres les font, des fripons les défont. Du vent, du sang, du gang...
Maurice Chapelan. Main courante
-
Le renoncement : héroïsme de la médiocrité.
Natalie Clifford Barney. Pensées d'une Amazone
-
Le riche, quand il a été bon avec un pauvre, lui demanderait volontiers un certificat de charité.
Jean Rostand. De la Vanité et de quelques autres sujets
-
Les révolutions n'ont généralement pour résultat immédiat qu'un déplacement de servitude.
Gustave Lebon. Aphorismes du Temps présent
-
Le ridicule est comme la mauvaise haleine : on ne le remarque toujours que chez le voisin.
Malcolm de Chazal. Penser par étapes
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La richesse illumine la médiocrité.
Abel Bonnard. L'Argent
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Dieu a tout fait de rien. Mais le rien perce.
Paul Valéry. Mauvaises Pensées et les autres
-
Le plus grand ridicule pour une femme, c'est d'être un homme...
Joseph de Maistre
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Au moins, les sadiques ne sont pas indifférents aux souffrances qu'ils causent.
Natalie Clifford Barney. Pensées d'une Amazone
-
La sagesse ? Subir dignement l'humiliation que nous infligent nos trous.
E. -M. Cioran. Syllogismes de l'Amertume
-
Le plus sage homme qui fut onques, quand on lui demanda ce qu'il savait, répondit qu'il savait cela, qu'il ne savait rien.
Montaigne. Essais
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Ni aimer, ni haïr : voilà la moitié de toute sagesse. Ne rien dire et ne rien croire : voilà l'autre.
Schopenhauer. La Vie, l'Amour et la Mort
-
Comment recevez-vous tant de sots dans votre ordre ? Demandait-on à un jésuite. - Il nous faut des saints...
Voltaire. Le Sottisier
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Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois.
Sacha Guitry. Toutes réflexions faites
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La science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d'être des hommes.
Jean Rostand. Pensées d'un biologiste
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Toute révélation d'un secret est la faute de celui qui l'a confié.
La Bruyère
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Partout où l'homme veut se vendre, il trouve des acheteurs.
Lacordaire. Pensées
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Les hommes portent leur cœur dans leur sexe, les femmes portent leur sexe dans leur cœur.
Malcolm de Chazal. Sens plastique
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En ce qui concerne le sexe, les simples gens sont trop simples et les gens intelligents ne le sont pas assez.
Maurice Sachs. Derrière Cinq Barreaux
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Le sexe est le cerveau de l'instinct.
André Suarès. Voici l'Homme
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Les singes sont bien trop bons pour que l'homme puisse descendre d'eux.
Nietzsche. Œuvres posthumes
-
Quand Nietzsche écrivait que la bonté des singes lui faisait douter que l'homme en eût pu descendre, il s'illusionnait sur les qualités de ces quadrumanes avides, cruels et lubriques. Ce sont bien les aïeux qu'il nous fallait.
Jean Rostand. Pensées d'un Biologiste
Le petit philosophe de poche - Gabriel Pomerand - 6
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La noblesse est une propriété mystique de la liqueur séminale.
Paul Valéry. Mauvaises Pensées et les autres
-
Il n'y a de nouveau que ce qui a vieilli.
Geoffrey Chaucer
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Ne discutez jamais, vous ne convaincrez personne. Les opinions sont comme des clous; plus on tape dessus, plus on les enfonce.
Alexandre Dumas, fils
-
On n'est vraiment guéri d'une femme que lorsqu'on n'est même plus curieux de savoir avec qui elle vous oublie.
Paul Bourget. Physiologie de l'Amour
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Paris, point le plus éloigné du Paradis, n'en demeure pas moins le seul endroit où il fasse bon désespérer.
E. -M. Cioran. Syllogismes de l'Amertume
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Si tu veux avoir peu de temps, ne fais rien.
Anton Tchékov. Carnet de Notes
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Toutes les passions sont exagératrices et elles ne sont des passions que parce qu'elles exagèrent.
Chamfort. Pensées, Maximes et Anecdotes
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Le mariage fait des cocus et le patriotisme des imbéciles.
Paul Léautaud. Passe-Temps
-
Un ensemble de préjugés et d'idées bornées; voilà la patrie.
Ernest Renan
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Le bourgeois de Paris jouit tous les matins en regardant ses meubles. Ce serait là la base de son patriotisme.
Stendhal. Mélanges
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Pauvreté n'est pas un vice ! Parbleu ! Un vice est agréable.
Paul Léautaud
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La plupart des peines n'arrivent si vite que parce que nous faisons la moitié du chemin.
Duc de Lévis. Maximes et Réflexions
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Le peintre ne doit faire ce qu'il voit, mais ce qui sera vu.
Paul Valéry. Mauvaises Pensées et autres
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Ne prends pas la peine de penser pour moi : j'y suffis moi-même.
Euripide. Andromède
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Il ne faut pas espérer que les peuples arrivent jamais à perdre le respect et l'amour qu'ils ressentent pour ceux qui leur font du mal.
Alphonse Karr
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Le phallus en ce siècle devient doctrinaire.
Henri Michaux. Face aux Verrous
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Philosopher, c'est apprendre à mourir.
Montaigne. Essais
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Ne jamais parler de soi aux autres et leur parler toujours d'eux-mêmes, c'est l'art de plaire. Tout le monde le sait et tout le monde l'oublie.
E. et J. de Goncourt. Idées et Sensations
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L'ennui avec nos hommes politiques, c'est qu'on croit faire leur caricature, alors qu'on fait leur portrait.
Sennep. Potins de la Commère
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En démocratie, la politique est l'art de faire croire au peuple qu'il gouverne.
Louis Latzarus. La Politique
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Il y a certes bien des absurdités dans ces innombrables prières jetées tous les soirs dans la boîte aux lettres de l'infini.
Victor Hugo
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Le progrès de la connaissance se résume peut-être en une meilleure compréhension de notre ignorance.
Robert Mossé. La Monnaie
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Il y a deux voies pour le prophète : ou annoncer un avenir conforme au passé, ou se tromper.
Remy de Gourmont. Promenades philosophiques
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La propriété, c'est le vol...
Proudhon. Note n 31 du " catéchisme social " d'Honoré de Balzac
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L'amour, c'est le goût de la prostitution. Il n'est même pas de plaisir noble qui ne puisse être ramené à la prostitution.
Charles Baudelaire. Journaux intimes
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On a vu mourir d'amour des demoiselles qui en vivaient jusqu'alors.
Henri Duvernois. L'Esprit d'Henri Duvernois
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Bénie soit la Providence qui a donné à chacun un joujou, la poupée à l'enfant, l'enfant à la femme, la femme à l'homme, et l'homme au diable !
Victor Hugo. Journal, janvier 1832
-
Si la raison est un don du Ciel et que l'on puisse dire autant de la foi, le Ciel nous a fait deux présents incompatibles et contradictoires.
Diderot. Addition aux Pensées philosophiques
-
On qualifie souvent de raisonnables des gens qui n'ont pas eu assez l'appétit du bonheur pour commettre des sottises qui leur fussent bienfaisantes.
Hector Talvart. Conjectures et nouvelles Conjectures
Le petit philosophe de poche - Gabriel Pomerand - 5
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Je sais trop que nous vivons dans un siècle où l'on ne prend au sérieux que les imbéciles et je vis dans la terreur de ne pas être incompris.
Oscar Wilde. Intentions
-
En réponse à cette question pressante : N'y a-t-il vraiment rien qui soit immobile ? Zénon dit : Si ! La flèche en plein vol est immobile.
Franz Kafka. Journal
-
Le malheur de l'homme et la cause de presque toutes ses calamités est sa capacité prodigieuse de croire à l'impossible.
H. L. Mencken. Défense des Femmes
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On n'est imposteur que lorsqu'on l'est à demi.
Helvétius. Maximes et Pensées
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La différence de l'infidélité dans les deux sexes est si réelle qu'une femme passionnée peut pardonner une infidélité, ce qui est impossible à un homme.
Stendhal. De l'Amour
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En fait d'injures, de sottises, de bêtises, etc..., je trouve qu'il ne faut se fâcher que lorsqu'on vous le dit en face. Faites-moi des grimaces dans le dos tant que vous voudrez, mon cul vous contemple !
Gustave Flaubert
-
L'intérêt ferait nier les propositions de géométrie les plus évidentes et croire les contes religieux les plus absurdes.
Helvétius. Maximes et Pensées
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Les femmes ne peuvent jamais se décider entre la fierté d'inspirer de la jalousie et l'ennui d'en supporter les conséquences.
Étienne Rey. De l'Amour
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Depuis deux mille ans, Jésus se venge sur nous de n'être pas mort sur un canapé.
E. -M. Cioran. Syllogismes de l'Amertume
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Après tout, il faut avoir une jeunesse. L'âge où l'on se décide à être jeune importe peu...
Henri Duvernois. La Brebis galeuse
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Il vaut mieux gâcher sa jeunesse que de n'en rien faire du tout.
Georges Courteline. La philosophie de Georges Courteline
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La nature veut qu'on jouisse de la vie le plus possible et qu'on meure sans y penser. Le christianisme a retourné cela.
Sainte-Beuve. Les Cahiers
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Les Juifs sont le peuple choisi de leur Dieu et il est le Dieu choisi de son peuple, et cela ne regarde personne.
Schopenhauer. Pensées et Fragments
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C'est la pire lassitude, quand on ne veut plus vouloir.
Paul-Jean Toulet. Les Trois Impostures
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Quand le despotisme est dans les lois, la liberté se trouve dans les mœurs, et vice versa.
Honoré de Balzac. La Peau de Chagrin
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S'il fallait étudier toutes les lois, on n'aurait pas le temps de les transgresser.
Gœthe. Maximes et Réflexions
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Quand une femme réclame sa liberté à un homme, c'est qu'elle est prête à devenir l'esclave d'un autre. Etre libre, pour elle, c'est seulement changer de maître.
Étienne Rey. De l'Amour
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C'est une immense preuve d'infériorité chez un homme que de ne pas savoir faire de sa femme sa maîtresse.
Honoré de Balzac. La Cousine Bette
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L'homme est le seul mâle qui batte sa femelle. Il est donc le plus brutal des mâles à moins que, de toutes les femelles, la femme ne soit la plus insupportable - hypothèse très soutenable en somme.
Georges Courteline. La Philosophie de Georges Courteline
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On prend parfois comme une mauvaise habitude d'être malheureux.
George Eliot. Le Moulin sur la Floss
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On s'étonne que la mante religieuse dévore son mâle après l'amour. Il ne manque pourtant pas de femmes qui en font autant.
Étienne Rey. De l'Amour
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Jamais un mari ne sera si bien vengé que par l'amant de sa femme.
Honoré de Balzac. Physiologie du Mariage
-
Mais le mariage n'est point le plaisir, c'est le sacrifice du plaisir, c'est l'étude de deux âmes qui, pour toujours désormais et pour une fin hors d'elles-mêmes, auront à se contenter l'une de l'autre.
Paul Claudel. Le Père humilié
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Dans le mariage, le mari et la femme se vendent vertueusement; et de même qu'en grammaire, deux négations valent une affirmation, on peut dire qu'en négoce conjugal, deux prostitutions valent une vertu.
Charles Fourier
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Les femmes sont faites pour être mariées et les hommes pour être célibataires. De là vient tout le mal.
Sacha Guitry. Mon Père avait raison
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Le mariage est la forme la plus menteuse des relations sexuelles; c'est pourquoi il jouit de l'approbation des consciences pures.
Nietzsche. Œuvres posthumes
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Beaucoup de brèves folies, c'est là ce que vous appelez l'amour. Et votre mariage met fin à beaucoup de brèves folies par une longue sottise.
Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra
-
On s'étudie trois semaines, on s'aime trois mois, on se dispute trois ans, on se tolère trente ans; et les enfants recommencent.
Hippolyte Taine. Vie et Opinions de Monsieur Frédéric Thomas Graindorge
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Le mariage, tel qu'il existe aujourd'hui, est le plus odieux de tous les mensonges, la forme suprême de l'égoïsme.
Léon Tolstoï. La Sonate à Kreutzer
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Vénérez la maternité, le père n'est jamais qu'un hasard.
Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra
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Le misanthrope est celui qui reproche aux hommes d'être ce qu'il est.
Louis Scutenaire. Mes inscriptions
-
La misère chargée d'une idée est le plus redoutable des engins révolutionnaires.
Victor Hugo
-
Il n'est pas impossible qu'un homme n'aime qu'une femme dans sa vie : il suffit pour cela qu'il n'aime point les femmes.
Charles Régismanset. Nouvelles Contradictions
-
Jadis le moi se cachait dans le troupeau; à présent, le troupeau se cache encore au fond du moi.
Nietzsche. La Volonté de Puissance
-
Le moi est haïssable. Aimer le prochain comme soi-même, c'est tout dire.
Pierre Reverdy. Le livre de mon bord
-
Que si le moi est haïssable, aimer son prochain comme soi-même devient une atroce ironie.
Paul Valéry. Tel quel
-
Le moi est haïssable,...mais il s'agit de celui des autres.
Paul Valéry. Mélanges
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La musique est le refuge des âmes ulcérées par le bonheur.
E. -M. Cioran. Syllogismes de l'Amertume
-
La musique, c'est du bruit qui pense.
Victor Hugo
-
Le miracle de la charité, ce fut de la faire faire par les pauvres. Cela s'appelle : mutualité.
Paul-Jean Toulet. Les Trois Impostures
Le petit philosophe de poche - Gabriel Pomerand - 4
-
On trompe toujours sa maîtresse avec sa femme. Si votre femme est convaincue de cette vérité, vous lui serez toujours fidèle.
Louis Teissier de Cros. L'Amour, les Femmes et nous
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Au fond, les financiers ne sont que des voleurs qui ont acheté près du gouvernement le droit de voler.
E. et J. de Goncourt. Journal
-
Flattez; vous entrerez.
Victor Hugo
-
Quand je me rase, me disait un demi-fou, qui, sinon Dieu, m'empêche de me couper la gorge ? -La foi ne serait, en somme, qu'un artifice de l'instinct de conversation. De la biologie partout...
E. -M. Cioran. Syllogismes de l'Amour
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Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité.
Nietzsche. Naissance de la philosophie
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Les fonctionnaires sont comme les livres d'une bibliothèque; les moins utiles sont les plus haut placés.
Paul Masson. Notes
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Le fou n'est pas l'homme qui a perdu la raison. Le fou est celui qui a tout perdu, excepté la raison.
G. K. Chesterton. Textes
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Les Français sont jaloux de leurs maîtresses, et jamais de leurs femmes.
Casanova de Seingalt. Mémoires
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La France contient trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement.
Henri de Rochefort. La lanterne
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Pour avoir rangé l'intelligence parmi les vertus et la bêtise parmi les les vices, la France a élargi le domaine de la morale. De là, son avantage sur les autres nations, sa vaporeuse suprématie.
E. M. Cioran. Syllogismes de l'Amertume
-
En amour, la franchise est aujourd'hui l'excuse de l'impolitesse, le masque de la muflerie.
Louis Teissier du Cros. L'Amour, les Femmes et nous
-
Il faut prendre très tôt de bonnes habitudes, surtout celle de savoir changer souvent et facilement d'habitudes.
Pierre Reverdy. En vrac
-
Un héros c'est celui qui fait ce qu'il peut. Les autres ne le font pas.
Romain Rolland. Jean-Christophe
-
La haine de la femme qui fait la soupe, contre la femme qui fait l'amour.
Henry de Montherlant. Carnets
-
L'homme est le roi de la création, qui a dit cela ? L'homme.
Fénelon. Les Aventures de Télémaque, fils d'Ulysse
-
Divertissement. Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.
Blaise Pascal. Pensées
-
Je suis fermement persuadé que les ânes, quand ils s'insultent entre eux, n'ont pas de plus sanglante injure que de s'appeler hommes.
Henri Heine. Correspondances inédite
-
L'homme est un animal arrivé, voilà tout.
Remy de Gourmont. Promenades philosophiques
-
Il n'y a pour l'homme que trois événements : naître, vivre et mourir. Il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre.
La Bruyère. Les Caractères
-
Tout être humain est un fou qui se garde.
Jacques de Lacretelle. Préface du roman anglais
-
Une femme au pilori ! Cela restitue à l'engeance des hommes l'aboi primitif de leur horde fraternelle.
George Meredith. Diane à la croisée des chemins
-
Tout homme a dans son cœur un cochon qui sommeille.
Charles Monselet
-
L'homme n'est ni ange, ni bête, et le malheur est que qui veut faire l'ange, fait la bête.
Blaise Pascal. Pensées
-
L'homme est l'être qui ne peut sortir de soi, ne connaît les autres qu'en soi, et en disant le contraire, ment.
Marcel Proust. Albertine disparue
-
Je ne suis pas un homme, je ne suis rien. Il n'y a que Dieu. L'homme, c'est une illusion d'optique.
Jean-Paul Sartre. Goetz in Le Diable et le Bon Dieu
-
L'homme est une bête féroce, par elle-même apprivoisée.
Pierre Reverdy. Le Livre de mon bord
-
La plupart des honnêtes femmes sont des trésors cachés, qui ne sont en sûreté que parce qu'on ne les cherche pas.
La Rochefoucauld. Réflexions ou Sentences et Maximes Morales
-
L'homme est tout ce qu'on voudra, mais non pas raisonnable.
Oscar Wilde. Le Portrait de Dorian Gray
-
La dernière illusion est de croire qu'on les a toutes perdues.
Maurice Chapelan. Main courante