Dans son article de 1925, « Quelques conséquences psychologiques de la différence anatomique entre les sexes » Freud montre que le complexe de castration s’il fait sortir le garçon du complexe d’Œdipe, il y fait entrer la fille.
Le petit garçon, satisfaisant ses fantasmes incestueux par la masturbation, se voit menacé de castration pour cette dernière activité. Il se détourne alors de la mère et s’identifie au père, en intériorisant l’image paternelle. Cette identification est la condition de la formation du sur-moi.
Par contre, la fille, ne renonce pas à la masturbation influencée par une menace qui ne la concerne pas, mais par la comparaison de son sexe avec celui du garçon.
La découverte de son « infériorité » organique – appelée « traumatisme génital » - fera subir un refoulement à ses tendances actives. Elle se détournera de sa mère, tenue pour responsable de ce handicap ; et elle se tournera vers son père, pourvu de l’organe convoité, dans l’attente de le recevoir de lui, comme tel ou sous la forme de son équivalent symbolique, l’enfant.
Cette « envie du pénis » sera posée par Freud comme le moteur de l’évolution de la fille vers la féminité.
Nombre de psychanalystes femmes, du temps même de Freud, contesteront cette position et chercherons à donner une définition de la féminité non réductible à la privation de l’organe mâle[1].
Pour Karen Horney, l’ignorance du vagin posée par Freud ne serait que la conséquence du refoulement des désirs orientés dès l’origine vers le père : « Le vagin ignoré est un vagin nié ». D’après elle, la féminité est première et c’est la féminité blessée qui fait naître le complexe de castration.
Mélanie Klein voit la source de la féminité dans la relation orale passive de la petite fille vis-à-vis de la mère, relation qui la conduirait au père par la substitution du pénis au sein, le vagin héritant de l’érogénéisation de la bouche dans l’acte de la succion.
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