samedi 16 juillet 2011


Les reproches essentiels que De Beauvoir adresse à la description freudienne de la féminité viennent du fait que Freud  l’a calquée sur un modèle masculin. Il suppose que la femme se sent un homme mutilé, et la mutilation implique  comparaison et valorisation.
Pour De Beauvoir, la petite fille ne découvre que tardivement la constitution masculine, et la vue du pénis ne lui inspire qu’indifférence et même du dégoût, et si elle le convoite c’est seulement à cause de la valorisation ambiante de la virilité.
En fait la souveraineté du père est un fait d’ordre social : l’éducation, la famille, la société, tout confirme la fille dans l’idée de la supériorité du mâle, et c ‘est pourquoi la fille envie le pénis. Elle l’envie comme symbole des privilèges.
« L’anatomie, c’est le destin. » disait Freud, mais si corps et sexualité sont des expressions concrètes de l’existence, c’est aussi à partir de celle-ci qu’on peut en découvrir les significations :
Avant de se demander si le mâle est orgueilleux parce qu’il a un pénis ou si dans le pénis s’exprime son orgueil il faut savoir ce qu’est l’orgueil et comment la prétention du sujet peut s’incarner en un objet.
Au lieu de se cantonner dans un pur déterminisme, il faut poser les notions de choix, de liberté, comme irréductibles.
L’angoisse de la liberté conduit le sujet à se rechercher  dans les choses, ce qui est une manière de se fuir, et c’est l’aliénation.  
En plus, la psychanalyse qui est par excellence une théorie évolutive, ne saurait trouver sa vérité que dans le contexte historique.  

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