dimanche 17 juillet 2011

Les imaginations masochistes


Les tendances masochistes sont vécues au niveau de l’imaginaire dans des scènes de viol ou de prostitution. Le viol fantasmé arrange la fillette car la douleur apaise le sentiment de culpabilité que provoque le plaisir, le viol libère la fillette de sa responsabilité.
Les perversions masochistes (conscientes) sont plus rares chez les femmes que chez l’homme : elles consistent essentiellement dans le désir d’être battue et non pas d’être violée. Dans ce type de masochisme il est fréquent de trouver la femme choisir un objet d’amour sadique et être indulgente à son égard.
Les imaginations sexuelles de prostitution sont plus dangereuses : les dangers de réalisation sont particulièrement grands pour les filles de classes sociales favorisées. La pauvreté peut servir de rationalisation et inciter à l’action.
Deux causes principales :
L’excitation sexuelle et l’intensification des exigences idéalistes-narcissiques.
Contrairement aux hommes, le masochisme féminin est primaire chez les femmes et le masochisme moral est secondaire.
La frontière est imprécise entre le « normal » et le « pathologique ». Il n’est pas rare de trouver une femme sensible et qui ne peut abandonner son brutal mari parce qu’elle l’aime « malgré (en réalité « à cause de ») sa brutalité.
H. Deutsch donne l’exemple de la paysanne slave qui laisse son mari ivre la battre et déclare tristement « il ne m’aime pas, il ne me bat plus ».
Quelle que soit la forme prise par la composante masochiste, elle demeure entièrement inconsciente en tant que source ou que condition de plaisir.
Une des fonctions où le masochisme est nécessaire pour s’adapter à la réalité, c’est la fonction de reproduction qui requiert l’acceptation d’une souffrance certaine.
Deux intérêts contradictoires doivent se concilier dans les fonctions génitales, celui de l’individu qui cherche le plaisir et celui de l’espèce qui comporte la souffrance. Cette conciliation n’est possible que si la souffrance est empreinte de plaisir.
La sexualité féminine acquiert donc un caractère masochiste et suppose l’acceptation sexuelle de la défloration (douloureuse puisqu’elle est une destruction d’une partie du corps), et de la fonction de reproduction.
Ainsi la destinée de la femme, en tant que servante de l’espèce, dépend-elle de la collaboration harmonieuse du masochisme et du narcissisme

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