dimanche 17 juillet 2011

Réactions à la menstruation

La fille peut réagir à cette nouvelle et radicale manifestation de sa féminité avec trouble et angoisse, par l’émoi, la rancune contre la mère qui ne l’a pas avertie, le sentiment de culpabilité contre sa curiosité, ou tout simplement elle va y réagir en l’acceptant comme signe de progrès.
La fille peut attendre que sa menstruation lui apporte un changement favorable, qu’elle soit reconnue comme une grande personne avec des nouveaux droits.
Bien au contraire, cette attente ne rencontre que déception : l’agressivité de la jeune fille entre davantage en conflit avec son sentiment de culpabilité, et la poussée sexuelle mène à une lutte plus violente contre la masturbation.
Que la fille soit instruite ou non de l’aspect biologique de la puberté, la première menstruation est ressentie comme un traumatisme.
Si cet événement survient pendant la prépuberté, le saignement génital est assimilé aux fonctions excrétrices. La fille est honteuse, se sent malpropre et s’efforce de le cacher. C’est toujours la théorie du « cloaque » selon laquelle tout ce qui sort des orifices inférieurs du corps est sale et répugnant. Sa relation avec elle-même reproduit les tabous selon lesquels elle mérite d’être traitée avec une vive répulsion.
Elle se sent bridée dans la liberté de ses mouvements par peur de tacher sa robe…Et cela a des profondes répercussions :
La fille renonce à la société, pense que toute satisfaction devra être payée d’une triste pénalité et aboutit à une nouvelle dépréciation de la féminité.
Devenue adulte, elle aura tendance à éviter les contacts sociaux aux moments de ses règles et rationalisera cette attitude en éprouvant des douleurs  et une sensation de fatigue.
Les fillettes qui ont des prédispositions à la névrose considèrent les règles comme quelque chose d’ « obscène », cette attitude mène souvent à une pudeur excessive.
Le sang est ressenti comme une humiliation vis-à-vis de laquelle la fillette peut affecter une attitude de totale négation, c’est le cas de la fillette garçonnière.  
Dans ce conflit, le sens biologique de la menstruation est du côté progressif, les réactions émotives du côté régressif.
La réaction de la fille mûre à ses menstruations dépend de l’interaction des éléments du tableau de la puberté :
-      vulnérabilité
-      narcissisme
-      Besoins sexuels
-      Conflits entre le désir et la résistance au désir
La réaction la plus primitive qui soit consiste dans le désir de « guérir » cette partie du corps qui semble avoir été blessée. Restituer l’organe dans son intégralité est la répétition d’une phase particulière de l’enfance où la fillette désirait avoir un organe actif comme celui du garçon. Ce désir se montre à la puberté pour les mêmes raisons qu’il s’est montré dans l’enfance, sous la pression des pulsions sexuelles actives et d’envies de masturbation.
Les choses sont bien différentes selon que la fillette se masturbe à l’époque où débute sa menstruation,  qu’elle a déjà abandonné ce geste sous la pression des sentiments de culpabilité, ou qu’elle est encore en train de lutter pour s’en affranchir.
Parfois la menstruation mène la fillette à abandonner la masturbation, parfois au contraire la tension qui accompagne ce processus l’incite à la pratiquer. Dans ce dernier cas, l’angoisse et les sentiments de culpabilité associent les règles aux idées de cruauté, de souffrance, de punition….
Une irritabilité particulière, des sensations de malaise, une moindre résistance à la fatigue, une dépression, ces manifestations sont assez fréquentes durant la puberté mais elles s’exagèrent pendant les règles.
Le processus total de croissance se traduit par une tension intérieure accrue, d’une part dans la lutte pour la libération et l’adaptation à la réalité, et d’autre part dans l’effort pour maîtriser les pulsions sexuelles.
La menstruation vient compliquer les problèmes déjà existants et en créer de nouveaux.

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