- " jurez-moi de ne pas me croire nous attendons qu'une roue fissure des chairs non comestibles ou qu'un œil s'éteigne pour avoir été témoin " Abdellatif Laâbi. Gloire à ceux qui nous torturent. Le règne de barbarie - " l'héritage le sadisme d'Abraham l'héritage la foi terrassée par les miracles l'abondance spontanée du désert " Abdellatif Laâbi. Gloire à ceux qui nous torturent. Le règne de barbarie - " être de cette nuit que ne démantèle pas le jour " Abdellatif Laâbi. Gloire à ceux qui nous torturent. Le règne de barbarie - Je réponds à la violence par la violence je ne contrôle pas les impulsions de mon poing patience toutes ces vies m'appartiennent je parlerai de tout avant qu'une main payée ne vienne me poignarder dans le dos patience je vais parler des morts qui m'ont devancé ceux que je fréquente et ceux à venir tout sera dit je vous en fais serment " Abdellatif Laâbi. Gloire à ceux qui nous torturent. Le règne de barbarie - " salut jungle de crudité quelque chose en moi se réveille encore une fois le miracle du corps je commence par niet ma main se dresse se casse et se retourne prend le sexe froidement l'étale " Abdellatif Laâbi. Gloire à ceux qui nous torturent. Le règne de barbarie - " je rappelle au désordre mot d'ordre i n s o u m i s s i o n il nous faudra des guerres des sièges plus meurtriers qu'aux croisades je veux un sang juste l'exacte vengeance " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " une guerre tirant et saillant à nu le pilori des fatalismes " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " sans rendez-vous un chant tranché dans la croupe des vertiges " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " aujourd'hui quelques-uns dressent des purgatoires sur des séismes caravaniers de l'absurde aujourd'hui quelques-uns se sentent seuls lutins seuls et ils le seront de plus en plus jusqu'au naufrage du souffle " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " je proclame mon ascenscion le sang remonte jusqu'au goulot des pics non marée non pas déluge il gonfle aimanté dans mes orgasmes " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " la rigolade vos explosions vos expansions vos interventions votre g u e r r e à t o u s l e s g a z qui vous dit que je ne suis pas anthropophage " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " je sais de certitude charnelle de quelles genèses je fus témoin à quelles apocalypses j'ai survécu " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " ô le crime immémorial si je m'arme jusqu'aux dents c'est pour abattre la monture des dogmes " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " camarades soyons vigilants nous prenons de la distance hués de toutes parts les mains sur la poitrine et sur la touche les nouveau-nés apprenez donc à lire dans les ruelles cette épopée du silence " Abdellatif Laâbi. Vie urgente. Le règne de barbarie - " nous sommes anachroniques Certes nous le sommes Mais vis-à-vis d'un certain ordre De violence disons qu'instinctivement nous sommes allergiques aux manuels Aux sommes divinisant l'Intelligence " Abdellatif Laâbi. Race. Le règne de barbarie - " ma femme aimée l'aube nous rappelle à la présence La lutte reprend et l'amour s'épanouit comme une rose dans l'arène de l'émeute " Abdellatif Laâbi. L'arbre de fer fleurit. Sous le bâillon le poème. - " Oui la poésie restaurera l'homme Qui de nous écrit le poème puisque mes mains t'appartiennent puisque la poésie pour se purifier Pour se soumettre à l'ordalie doit passer par les cimes de tes yeux puisque mon souffle rebondit d'une autre poitrine ? J'écris et ma main vient de loin pour imprimer sur la rouille de mes barreaux les paroles illuminées du poème " Je suis devenu celui que j'aime et celui que j'aime est devenu moi " Abdellatif Laâbi. L'arbre de fer fleurit. Sous le bâillon le poème.
lundi 24 septembre 2012
Abdellatif Laâbi. Poésies. Extraits I
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