- - " Clair est le jour qui a lavé la grève blanche et froide l'écume roule sur la mer, et dans cette solitude démesurée se soutient la clarté de mon libre vouloir. Mais ce monde n'est pas celui que je désire. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. L'épisode. Me voici - " Et pendant ce temps-là, les tribus et les peuples égratignent la terre et dorment dans la mine, ils pêchent parmi les épines de l'hiver, ils enfoncent les clous dans leurs cerceuils, ils élèvent des villes qu'ils n'habitent pas, ils sèment ce pain-là qu'ils n'auront pas demain, Ils se disputent pour la faim et le danger. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. L'épisode. Les peuples - " nous n'avons pas encore de nom, nous sommes autre. Nos yeux se sont fermés de sommeil mais aussi Pour ne plus voir le même ciel. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Il n'est plus besoin - " Attention à ne pas blesser les poissons ! Déjà en pleine lune, parmi les trahisons des rets invisibles ou de l'hameçon, de la main du pêcheur qui veille ils sont morts, ils croyaient à l'immortalité, or les voici, Écailles et viscères, argent et sang dans la balance. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Attention au Marché. - " Attention aux oiseaux ! Ne touche pas ces plumes qui aspirèrent à voler, leur essor était celui que ton petit cœur lui aussi se proposait. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Attention au marché. - " Pitié, pitié pour le poète. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. La mémoire - " A peine réveillé, j'ai reconnu le jour, c'était celui d'hier, c'était un ami que je croyais perdu et qui revenait me surprendre. Jeudi, ai-je dit, attends-moi, je vais m'habiller, nous allons marcher jusqu'à ce que tu tombes dans la nuit. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Le long jeudi - " le nouvel amour, l'amour tout jeune découvert, sous un arbre du parc m'incitait, m'invitait À laisser durer en moi le printemps " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Le long jeudi - " Et je finis par rendre l'âme, je mourus d'inanition, de mon échec, de rien du tout, d'être là entre un jour qui revenait et une nuit qui attendait comme une veuve. Avec ma mort tout a changé. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Le long jeudi - " Comme il est bon le monde entier ! (...) En vérité, il n'est pas de mal que le secret. Il n'y a pas eu de printemps dans le tunnel et les rats ont chu dans le puits. Et l'eau dès lors fut différente. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. La bonté cachée - " Il y a beaucoup à faire en ce monde pour prouver sans nous efforcer que nous sommes tous de braves gens : nous ne pouvons transformer la bonté en pugilat. Car il ne resterait personne dans les villes, où chaque fenêtre cache jalouse les yeux qui nous cherchent et que nous ne voyons pas. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. La bonté cachée - " Idéalisme et réalisme, je vous aime, comme l'eau et la pierre vous êtes parties du monde, lumière et racine de l'arbre de la vie. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. La vérité - " Non, ne me fermez pas les yeux lorsque j'aurai cessé de vivre, j'en aurai besoin pour apprendre, pour regarder et comprendre ma mort. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. La vérité - " Il semble bien que l'homme bouscule fort le paysage et cette route qui avait un ciel auparavant maintenant nous écrase de son entêtement commercial. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. La vérité - " La beauté, laissons-la danser avec ses courtisans les plus inacceptables, entre le plein jour et la nuit : ne la contraignons pas à avaler comme un médicament la pilule de vérité. " - " Et le réel ? Il nous le faut, sans aucun doute, mais que ce soit pour nous grandir, Pour nous rendre plus vastes, pour nous faire frémir, pour rédiger ce qui pour nous doit être - " Susurrez ! tel est mon ordre aux forêts pures, qu'elles disent en secret ce qui est leur secret, et à la vérité : Cesse donc de stagner, tu te durcis jusqu'au mensonge. Je ne suis pas recteur, je ne dirige rien, et voilà pourquoi j'accumule les erreurs de mon chant. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. La vérité - " ainsi ta présence et ton absence et le poids de ta chevelure, la fraîche chaleur de ton corps d'avoine dans le lit, La peau victorieuse que ton printemps plaça au côté de mon cœur qui frappait sur la pierre du mur, le ferme contact de blé et d'or de tes hanches ensoleillées, ta voix qui répondait une douceur sauvage de cascade, ta bouche qui aime la pression de mes baisers mûrs, ce fut comme si le jour et la nuit avaient tranché leur nœud pour montrer entrouverte la porte qui unit et sépare la lumière et l'ombre et comme si par l'ouverture était apparu le lointain domaine que l'homme cherche en piquant la pierre, l'ombre, le vide. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Amours : Mathilde. Le chant - " chacun s'amarre à son oubli avec sa chaîne favorite et le quant-à-soi de l'hypocrite à l'oreille furtive " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Amours : Mathilde. Retour - " journaux, radio, télévision chantèrent la gloire de saint Argent, et ainsi même le probable, même celui qui ne put être un homme, l'affranchi, l'homme nu, l'affamé, le berger de misère, l'employé aux travaux de nuit qui ronge dans l'obscurité le pain qu'il dispute aux rats, tous ont cru que Dieu c'était cela, ils ont défendu le Coffre Supprême, et ils se sont ensevelis dans l'individu humilié, repus d'orgueil prêté. " Pablo Neruda. Mémorial de l'Ile Noire. Amours : Mathilde. La Chascona
samedi 22 septembre 2012
Pablo Neruda - Mémorial de l'Ile Noire - Extraits 4
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