- Etre = être-là ( = une nécessité entre 2 contingences : être + être engagé dans tel ou tel point de vue. = facticité ). SARTRE - Les trois dimensions ontologiques du corps : - " j'existe mon corps " - " mon corps est utilisé et connu par autrui " ( je suis pour autrui ) - " j'existe pour moi comme connu par autrui à titre de corps " ( = autrui se dévoile à moi comme le sujet pour lequel je suis objet ". - Pour-soi = néantisation de l'en-soi ( dépassement non négation ) je suis ce que je suis et je ne suis pas ce que je suis. - " le conflit est le sens originel de l'être-pour-autrui " ( je veux me libérer de lui ou l'asservir, il a lui aussi les mêmes tentations. - Autrui me possède par son regard : il détient le secret de ce que je suis, il me fait être. Il est ce qui m'a volé mon être et ce qui fait " qu'il y a " un être qui est mon être. - Je revendique mon être, je veux le récupérer => il faut que je m'assimile la liberté de l'autre mais sans cesser de l'affirmer comme autre ( non pas l'autre-objet que je veux assimiler mais l'autre-liberté ) c-à-d je veux assimiler l'autre en tant qu'autre-regardant et cela sousentend une reconnaissance de mon être-regardé. " le pour-soi veut s'identifier à la liberté d'autrui, comme fondement de son être-en-soi. " - L'unité avec autrui est irréalisable ( Dieu seul est soi et autre en même temps ) : le caractère d'altérité - Ce projet d'unification est source de conflit : tandis que je m'éprouve comme objet pour autrui et que je projette de l'assimiler, autrui me saisit comme objet au milieu du monde et ne projette nullement de m'assimiler à lui => donc il faut agir sur la liberté d'autrui. Ce projet d'unification est l'idéal de l'amour , son motif et sa fin, sa valeur propre. - L'amour est conflit parce qu'il me met en liaison directe avec la liberté d'autrui. - Pourquoi l'amant veut-il être aimé ? - l'amour n'est pas un désir de possession physique sinon il serait facilement satisfait. ( cf. Le héros proustien ( Marcel ) installe chez lui sa maîtresse ( Albertine ), donc il peut la posséder à tout moment, mais il reste rongé de souci et ne connaît de répit que s'il la contemple pendant son sommeil. ) => - Réponse : l'amour veut captiver la " conscience ". - Pourquoi l'amant veut-il captiver la " conscience " de l'aimé ? Et comment ? - mode d'appropriation : nous voulons nous emparer de la liberté de l'autre en tant que telle. Non pas par volonté de puissance : le tyran se sert de la peur, non de l'amour. - l'amant ne désire pas l'asservissement de l'aimé, il ne veut pas posséder un automatisme, ne veut pas voir la passion de l'aimé comme le résultat d'un déterminisme psychologique. - " si Tristan et Iseult sont affolés par un philtre, ils intéressent moins. " L'amant ne veut pas un aimé automate, il veut posséder une liberté comme liberté. - Nous ne voulons pas d'un déterminisme passionnel, et nous ne voulons pas d'une liberté hors d'atteinte, mais une liberté qui joue le déterminisme passionnel et qui se prend à son jeu. - Nous voulons une liberté qui se détermine, à chaque instant, à devenir amour et qui soit captivée par elle-même, qu'elle se retourne sur elle-même pour vouloir sa captivité. - L'amant ne veut pas être la cause de cette modification radicale de la liberté, mais d'en être l'occasion unique et privilégiée. Vouloir en être la cause c'est plonger l'aimé au milieu du monde comme un outil, au contraire, l'amant veut être " tout au monde " pour l'aimé, il est un ceci qui enveloppe tous les autres ceci, il est et accepte d'être objet, mais l'objet dans lequel la liberté d'autrui accepte de se perdre, " celui vers lequel la transcendance d'autrui transcende tous les autres objets mais qu'elle ne peut transcender ". - L'amant ne veut pas agir sur la liberté de l'autre mais exister a priori comme la limite objective de cette liberté. ( la limite qu'il doit accepter pour être libre. ) - Conséquence : l'amant se trouvera en sécurité dans la conscience de l'aimé. ( le motif de l'inquiétude et de la honte c'est le fait de se saisir dans mon être-pour-autrui comme ce qui peut toujours être dépassé vers autre chose, pur objet de jugement de valeur, pur moyen, pur outil. Mais si l'autre aime, l'amant deviens l'indépassable, sauvé de l'ustensilité, et non un être conçu par un autre dans une absolue liberté ex : " Dieu sait qu'est-ce que je suis pour lui ! " = inquiétude de l'amant. - Vouloir être aimé : " vouloir se placer au-delà de tout le système de valeur posé par autrui comme la condition de toute valorisation et comme le fondement objectif de toutes les valeurs. " : être valeur absolue. Ex : parfois l'amant exige que l'aimé lui sacrifie dans ses actes la morale traditionnelle, s'inquiétant de savoir si l'aimé trahirait ses amis pour lui, " volerait, tuerait pour lui " etc. - L'amant n'est plus vu sur fond de monde comme un ceci parmi d'autres ceci, mais le monde doit se révéler à partir de lui. - Si je dois être aimé, je suis l'objet par procuration de quoi le monde existera pour l'autre, je suis le monde. => donc je suis rassuré, le regard de l'autre ne me transit plus de finitude, je ne saurai être regardé comme laid, petit, lâche... Je ne suis plus l'être qui se comprend à partir d'autres êtres, ou à partir de ses actes, mais dans l'intuition amoureuse que je veux, " je dois être donné comme une totalité absolue à partir de laquelle tous les êtres et tous ses actes propres doivent être compris. " - Cette description cadre avec la description que fait Hegel des rapports du maître et de l'esclave. Mais le maître n'exige pas la liberté de l'esclave, alors que l'amant exige d'abord la liberté de l'aimé. " si je dois être aimé, je dois être choisi librement comme aimé. " dans la terminologie courante de l'amour, l'aimé est désigné du terme d'élu. - Mais ce choix libre ne doit pas être relatif et contingent : l'amant s'irrite et se sent dévalorisé s'il pense que l'aimé l'a choisi parmi d'autres. Ex : " si je n'étais pas venu dans cette ville...tu ne m'aurais pas connu, tu ne m'aurais pas aimé. " il exige que l'aimé ait fait de lui choix absolu. Donc : mon existence est parce qu'elle est appelée, elle devient pure générosité : je suis bon d'avoir ces yeux...et de les prodiguer inlassablement à ce désir inlassable qu'autrui se fait librement être, au lieu que, avant d'être aimés, nous étions inquiets de cette existence injustifiée et injustifiable, existence " de trop ". - Dans l'amour, nous sentons que cette existence est voulue dans ses moindres détails par une liberté absolue qu'elle conditionne en même temps et que nous voulons nous-même avec notre propre liberté. - C'est là le fond de la joie d'amour : nous sentir justifiés d'exister, nous sauver de notre facticité. - L'amant et l'aimé sont fondement d'eux-même. - Séduire = se constituer en objet signifiant, un plein d'être et se faire reconnaître comme tel. - être séduit = se reconnaître comme néant en face de la plénitude d'être absolue de l'autre. en visant la séduction : exprimer et être ne font qu'un - - Quand l'aimé deviendra-t-il aimant à son tour ? Réponse : lorsqu'il projettera d'être aimé,c-à-d s'approprier l'autre en tant que subjectivité. le seul moyen c'est se faire aimer. donc aimer = le projet de se faire aimer. - d'où une nouvelle contradiction : chacun des amants est captif de l'autre en tant qu'il veut se faire aimer par lui à l'exclusion de tout autre, et en même temps chacun exige un amour qui ne soit pas seulement " projet d'être aimé " - L'idéal de l'amour : la liberté aliénée - La triple destruction de l'amour : 1- il est, par essence, une duperie et un renvoie à l'infini, puisque aimer est vouloir qu'on m'aime, donc vouloir que l'autre veuille que je l'aime. ( duperie parce que " l'amour qui ne saurait rien demander " ne peut exister qu'à titre d'exigence, l'amant est captif de son exigence même. ) - Dans la mesure où l'amour est exigence d'être aimé : il est une liberté qui, en tant que liberté, réclame son aliénation. - 2- le réveil de l'autre est toujours possible, il peut d'un moment à l'autre me faire comparaître comme objet : de là la perpétuelle insécurité de l'amant. ( l'amant veut être rassuré dans la liberté de l'autre qui le fonde. ) - L'amour est un absolu perpétuellement relativisé par les autres. - Il faudrait être seul au monde avec l'aimé pour que l'amour garde son caractère d'axe de référence absolu. Pour cela les amants cherchent la solitude, mais la solitude de fait n'est pas la solitude de droit. on peut être seuls ( personne ne nous voit ), nous existons toujours pour toutes les consciences et nous avons conscience d'exister pour toutes. - L'amour a sa racine de destruction dans son être-pour-autrui ( l'amour comme mode fondamentale de l'être-pour-autrui ) - Dans le désir, je me fais chair en présence d'autrui pour m'approprier la chair d'autrui. - Le désir est désir d'appropriation d'un corps en tant que cette appropriation me révèle mon corps comme chair. - La caresse ne se veut pas simple contact, elle est façonnement, c'est par quoi j'incarne l'autre. Il n'était pas incarné comme chair avant, puisque la chair d'autrui n'existait pas explicitement pour moi, elle n'existait pas pour lui puisqu'il la transcendait vers sa possibilité et vers l'objet. - " Le désir s'exprime par la caresse comme la pensée par le langage. " - La caresse révèle la chair d'autrui comme chair à moi-même et à autrui ( par le plaisir ) je m incarne pour réaliser l'incarnation de l'autre - désir = conduite d'envoûtement - Le désir est trouble, il me compromet, je suis complice de mon désir, il est tout entier chute dans la complicité avec le corps. On ne peut pas le tenir à distance comme la faim et " penser à autre chose ", par où la conscience s'enlise dans le corps, c'est la conscience se faisant corps - " On désire une personne dans sa chair. Désirer, c'est se jeter dans le monde, en danger auprès de la chair d'une femme, en danger dans la chair même de cette femme; c'est vouloir atteindre, à travers la chair, sur la chair, une conscience, cette " absence divine " dont parle Valéry. " - il ne faut pas davantage pour que le désir comporte naturellement sa contradiction propre, son malheur et sa dialectique. Il cherche une union qu'il repousse, il est désir de la liberté d'autrui qui lui échappe - L'être authentique de l'homme est un " être-pour-mourir ", toute passion authentique doit avoir un goût de cendre. Si la mort est présente dans l'amour, ce n'est pas la faute de l'amour, ni d'un " narcissisme ", c'est la faute de la mort.
lundi 24 septembre 2012
L'amour selon Sartre dans " l'Etre et le Néant " - extraits
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De bonnes informations ici, je voudrais partager avec vous toute mon expérience en essayant d'obtenir un prêt pour développer mon activité de vêtement ici en Malaisie. J'ai eu beaucoup de mal à faire des affaires à cause de ma courte maladie, puis quand j'ai été soigné, j'ai eu besoin d'un fonds pour le reconstituer. Je suis tombé sur M. Benjamin, agent de conseil en crédit chez Le_Meridian Funding Service. moi, mon projet d’entreprise et je lui ai dit que j’en possédais déjà un et que j’avais juste besoin d’un prêt de 200 000,00 USD, il m’a donné un formulaire à remplir et j’ai aussi demandé mon ID valide dans quelques jours. Ils ont fait le transfert et mon prêt a été accordé . Je tiens vraiment à apprécier leurs efforts. Essayez également de faire parvenir ce message à tous ceux qui recherchent un prêt commercial ou d’autres problèmes financiers. Contactez Le Service de Financement Le_Meridian sur Email: lfdsloans@lemeridianfds.com / lfdsloans@outlook.com Il est également disponible sur WhatsApp Contact: 1- 9893943740.
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