- " Je rencontre dans ma vie des millions de corps ; de ces millions je puis en désirer des centaines ; mais, de ces centaines, je n'en aime qu'un. L'autre dont je suis amoureux me désigne la spécialité de mon désir. " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux. - " Il a fallu beaucoup de hasards, beaucoup de coïncidences surprenantes ( et peut-être beaucoup de recherches ), pour que je trouve l'Image qui, entre mille, convient à mon désir. " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux. - " Ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre ce qui est fait pour vous donner juste l'image de votre désir. ". Lacan. Le Séminaire. I. In. Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux. - " Cet entêtement, c'est la protestation d'amour : sous le concert des " bonnes raisons " d'aimer autrement, d'aimer mieux, d'aimer sans être amoureux, etc., une voix têtue se fait entendre qui dure un peu plus longtemps : voix de l'Intraitable amoureux. " - " Adorable veut dire : ceci est mon désir, en tant qu'il est unique : " C'est ça ! C'est exactement ça ( que j'aime ! ) ! ". Cependant, plus j'éprouve la spécialité de mon désir, moins je peux la nommer ; à la précision de la cible correspond un tremblement du nom ; le propre du désir ne peut produire que l'impropre de l'énoncé. " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux. - " Tous les arguments que les systèmes les plus divers emploient pour démystifier, limiter, effacer, bref déprécier l'amour, je les écoute, mais je m'obstine : " Je sais bien, mais quand même..." Je renvois les dévaluations de l'amour à une sorte de morale obscurantiste, à un réalisme-farce, contre lesquels je dresse le réel de la valeur : j'oppose à tout " ce qui ne va pas " dans l'amour, l'affirmation de ce qui vaut en lui. " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " Aimer l'amour. Annulation. Bouffée de langage au cours de laquelle le sujet en vient à annuler l'objet aimé sous le volume de l'amour lui-même : par une perversion proprement amoureuse, c'est l'amour que le sujet aime, non l'objet. " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " Est atopos l'autre que j'aime et qui me fascine. Je ne puis le classer, puisqu'il est précisément l'Unique, l'Image singulière qui est venue miraculeusement répondre à la spécialité de mon désir. C'est la figure de ma vérité ; il ne peut être pris dans aucun stéréotype ( qui est la vérité des autres ). " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " Face à l'originalité brillante de l'autre, je ne me sens jamais atopos, mais plutôt classé (...) ; je devine que le vrai lieu de l'originalité n'est ni l'autre ni moi, mais notre relation elle-même. C'est l'originalité de la relation qu'il faut conquérir. " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " Il y a une scénographie de l'attente. " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " L'être que j'attends n'est pas réel. Tel le sein de la mère pour le nourrisson, " je le crée et je le recrée sans cesse à partir de ma capacité d'aimer, à partir du besoin que j'ai de lui " : l'autre vient là où je l'attends, là où je l'ai déjà créé. Et s'il ne vient pas, je l'hallucine : l'attente est un délire. " - " Suis-je amoureux ? - Oui, puisque j'attends ". " L'identité fatale de l'amoureux n'est rien d'autre que : je suis celui qui attend. " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " partout où il y a attente, il y a transfert : je dépends d'une présence qui se partage et met du temps à se donner - comme s'il s'agissait de faire tomber mon désir, de lasser mon besoin. Faire attendre : prérogative constante de tout pouvoir, " passe-temps millénaire de l'humanité " Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " cacher totalement une passion ( ou même simplement son excès ) est inconcevable : non parce que le sujet humain est trop faible, mais parce que la passion est, d'essence, faite pour être vue : il faut que cacher se voie : sachez-que je suis en train de vous cacher quelque chose " - " Puissance du langage : avec mon langage, je puis tout faire : même et surtout ne rien dire. Je puis tout faire avec mon langage, mais non avec mon corps. Ce que je cache par mon langage, mon corps le dit. " - " le moi ne discourt que blessé ; lorsque je suis comblé ou me souviens de l'avoir été, le langage me paraît pusillanime : je suis transporté, hors du langage, c'est-à-dire hors du médiocre, hors du générale " - " En réalité, peu m'importent mes chances d'être réellement comblé ( je veux bien qu'elles soient nulles ). Seule brille, indestructible, la volonté de comblement. Par cette volonté, je dérive : je forme en moi l'utopie d'un sujet soustrait au refoulement : je suis déjà ce sujet. Ce sujet est libertaire : croire au Souverain Bien est aussi fou que croire au Souverain Mal " - " A supposer que nous ressentions l'autre comme il se ressent lui-même - ce que Schopenhauer nomme compassion et qui s'appellerait plus justement union dans la souffrance, unité de souffrance, nous devrions le haïr lorsque lui-même, comme pascal, se trouve haïssable. " Nietzsche. In. Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " dans le même temps où je m'identifie " sincérement " au malheur de l'autre, ce que je lis dans ce malheur, c'est qu'il a lieu sans moi, et qu'en étant malheureux par lui même, l'autre m'abandonne : s'il souffre sans que j'en sois la cause, c'est que je ne compte pas pour lui : sa souffrance m'annule dans la mesure où elle le constitue hors de moi-même. " - " Qu'est ce que je pense de l'amour ? - En somme, je n'en pense rien. Je voudrais bien savoir ce que c'est, mais, étant dedans, je le vois en existence, non en essence. " - Phèdre : " Si un homme épris commet quelque mauvaise action [...] il souffre bien plus d'être alors aperçu de son ami que de son père " - " Il ne faut pas sous-estimer la puissance curative de l'amour dans le délire " - " Il y a des gens qui n'auraient jamais été amoureux, s'ils n'avaient jamais entendu parler de l'amour. " La Rochefoucauld. In. Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " Comme jaloux, je souffre quatre fois : parce que je suis jaloux, parce que je me reproche de l'être, parce que je crains que ma jalousie ne blesse l'autre, parce que je me laisse assujettir à une banalité : je souffre d'être exclu, d'être agressif, d'être fou et d'être commun. " - " JE-T-AIME. La figure ne réfère pas à la déclaration d'amour, à l'aveu, mais à la profération répéter du cri d'amour. " - " Passé le premier aveu, " je t'aime " ne veut plus rien dire ; il ne fait que reprendre d'une façon énigmatique, tant elle paraît vide, l'ancien message ( qui peut-être n'est pas passé par ces mots ). Je le répète hors de toute pertinence ; il sort du langage, il divague, où ? " - " Je-t-aime est actif. Il s'affirme comme force - contre d'autres forces. Lesquelles ? Milles forces du monde, qui sont, toutes, forces dépréciatives ( la science, la doxa, la réalité, la raison, etc. ) Ou encore : contre la langue. " - " ce qui importe, c'est la profération physique, corporelle, labiale, du mot : ouvre tes lèvres et que cela en sorte ( sois obscène ). Ce que je veux éperdument, c'est obtenir le mot. " - " Comme profération, je-t-aime n'est pas un signe, mais joue contre les signes. Celui qui ne dit pas je-t-aime ( entre les lèvres duquel je-t-aime ne veut pas passer ) est condamné à émettre les signes multiples, incertains, douteurs, avares, de l'amour, ses indices, ses " preuves " : gestes, regards, soupirs, allusions, ellipses : il doit se laisser interpréter " - " Non-Etre et Etre sortant d'un fond unique ne se différencient que par leurs noms. Ce fond unique s'appelle Obscurité. - Obscurcir cette obscurité, voilà la porte de toute merveille. " - " Que signifie le nihilisme ? Que les valeurs supérieures se déprécient. Les fins manquent, il n'est pas de réponse à cette question " à quoi bon ? " " Nietzsche. In. Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - " A la très chère, à la très belle, Qui remplit mon cœur de clarté, A l'ange, à l'idole immortelle..." - " Je cherche à me faire mal, je m'expulse moi-même de mon paradis, m'affairant à susciter en moi les images ( de jalousie, d'abandon, d'humiliation ) qui peuvent me blesser ; et la blessure ouverte, je l'entretiens, je l'alimente avec d'autres images, jusqu'à ce qu'une autre blessure vienne faire diversion. " - " La vie démoniaque d'un amoureux est semblable à la surface d'un solfatare ; de grosses bulles ( brûlantes et boueuses ) crèvent l'une après l'autre (...) Les bulles " Désespoir ", " Jalousie ", " Exclusion ", " Désir ", " Incertitude de conduite ", " Frayeur de perdre la face ", ( le plus méchant des démons ) font " ploc " l'une après l'autre, dans un ordre indéterminé : le désordre même de la Nature. " - " Le discours amoureux n'est pas dépourvu de calculs : je raisonne, je compte parfois, soit pour obtenir telle satisfaction, pour éviter telle blessure, soit pour représenter intérieurement à l'autre, dans un mouvement d'humeur, le trésor d'ingéniosités que je dilapide pour rien en sa faveur ( céder, cacher, ne pas blesser, amuser, convaincre, etc. ). Mais ces calculs ne sont que des impatiences : nulle pensée d'un gain final : la dépense est ouverte, à l'infini, la force dérive, sans but ( l'objet aimé n'est pas un but : c'est un objet-chose non un objet terme ). Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux - "Tant que je perçois le monde comme hostile, je lui reste lié : je ne suis pas fou. Mais, parfois, la mauvaise humeur épuisée, je n'ai plus aucun langage : le monde n'est plus "irréel" ( je pourrais alors le parler : il y a des arts de l'irréel, et des plus grands ), mais déréel : le réel en a fui, nulle part, en sorte que je n'ai plus aucun sens ( aucun paradigme ) à ma disposition; (...). Quelle relation puis-je avoir avec un pouvoir, si je n'en suis ni l'esclave, ni le complice, ni le témoin ? " - " Le monde est plein sans moi, comme dans la Nausée ; il joue à vivre derrière une glace ; le monde est dans un aquarium ; je le vois tout près et cependant séparé, fait d'une autre substance ; je chois continûment hors de moi même, sans vertige, sans brouillard, dans la précision, comme si j'étais drogué. " - " Tantôt le monde est irréel ( je le parle différemment ), tantôt il est déréel ( je le parle avec peine ). Ce n'est pas ( dit-on ) le même retrait de réalité. Dans le premier cas, le refus que j'oppose à la réalité se prononce à travers une fantaisie (...) dans le second cas, je perds aussi le réel, mais aucune substitution imaginaire ne vient compenser cette perte " - " Dans le premier moment, je suis névrosé, j'irréalise, dans le second moment, je suis fou, je déréalise. (...) L'irréel se dit, abondamment ( mille romans, mille poèmes ). Mais le déréel ne peut se dire ; car, si je le dis ( si je le pointe, même d'une phrase malhabile ou trop littéraire ), c'est que j'en sors. " - " Les événements de la vie amoureuse sont si futiles qu'ils n'accèdent â l'écriture qu'à travers un immense effort : on se décourage d'écrire ce qui, en s'écrivant, dénonce sa propre platitude " - " Deux mythes puissants nous ont fait croire que l'amour pouvait, devait se sublimer en création esthétique : le mythe socratique ( aimer sert à " engendrer une multitude de beaux et magnifiques discours " ) et le mythe romantique ( je produirai une œuvre immortelle en écrivant ma passion ). " - " Savoir qu'on n'écrit pas pour l'autre, savoir que ces choses que je vais écrire ne me feront jamais aimer de qui j'aime, savoir que l'écriture ne compense rien, ne sublime rien, qu'elle est précisément là où tu n'es pas - c'est le commencement de l'écriture. " - " Comment finit un amour ? - Quoi, il finit donc ? En somme, nul - sauf les autres - n'en sait jamais rien ; une sorte d'innocence masque la fin de cette chose conçue, affamée, vécue selon l'éternité. " - " L'acte vrai du deuil, ce n'est pas de souffrir par la perte de l'objet aimé ; c'est de constater un jour, sur la peau de la relation, telle menue tache, venue là comme le symptôme d'une mort sûre : pour la première fois, je fais du mal à qui j'aime, sans le vouloir, certes, mais sans m'affoler. " - " Le monde est plein de voisins indiscrets, avec qui il me faut partager l'autre. Le monde est précisément cela : une contrainte de partage. Le monde ( le mondain ) est mon rival. " - " Est fâcheux tout ce qui raye fugitivement la relation duelle, altère la complicité et défait l'appartenance : " A moi aussi tu appartiens ", dit le monde. " - " ma jalousie est indistincte : elle s'adresse tout aussi bien au fâcheux qu'à l'être aimé qui accueille sa demande sans avoir l'air d'en souffrir : je suis agacé contre les autres, contre l'autre, contre moi ( de là peut partir une " scène " ). " - " Dans le deuil réel, c'est l' " épreuve de réalité " qui me montre que l'objet aimé a cessé d'exister. Dans le deuil amoureux, l'objet n'est ni mort, ni éloigné. C'est moi qui décide que son image doit mourir ( et cette mort, j'irai peut-être jusqu'à la lui cacher ). " - " Toute fissure dans la Dévotion est une faute : c'est la règle de la Cortezia. Cette faute se produit lorsque j'esquisse un simple geste d'indépendance à l'égard de l'objet aimé " - " Toute douleur, tout malheur, remarque Nietzsche, ont été falsifiés par une idée de tort, de faute : " On a frustré la douleur de son innocence ". " - " Je suis fou d'être amoureux, je ne le suis pas de pouvoir le dire, je dédouble mon image : insensé à mes propres yeux ( je connais mon délire ), simplement déraisonnable aux yeux d'autrui, à qui je raconte très sagement ma folie; conscient de cette folie, tenant discours sur elle. " - " Tout amoureux est fou, pense-t-on. Mais imagine-t-on un fou amoureux ? Nullement. Je n'ai droit qu'à une folie pauvre, incomplète, métaphorique : l'amour me rend comme fou, mais je ne communique pas avec la surnature, il n'y a en moi aucun sacré ; ma folie, simple déraison, est plate, voire invisible; au reste, totalement récupérée par la culture : elle ne fait pas peur. " - " Depuis cent ans, la folie ( littéraire ) est réputée consister en ceci : " Je est un autre " : la folie est une expérience de dépersonnalisation. Pour moi, sujet amoureux, c'est tout le contraire : c'est de devenir un sujet, de ne pouvoir m'empêcher de l'être, qui me rend fou. Je ne suis pas un autre : c'est ce que je constate avec effroi. " - " Est fou, celui qui est pur de tout pouvoir - Quoi, il ne connaît aucune excitation de pouvoir, l'amoureux ? L'assujettissement est pourtant mon affaire : assujetti, voulant assujetir, j'éprouve à ma manière l'envie de pouvoir, la libido dominandi (...) Cependant, c'est là ma singularité, ma libido est absolument enfermée : je n'habite aucun autre espace que le duel amoureux : pas un atome de dehors, donc pas un atome de grégarité " - " Je suis fou : non que je sois original ( ruse grossière de la conformité ), mais parce que je suis coupé de toute socialité. Si les autres hommes sont toujours, à des degrès divers, les militants de quelque chose, je ne suis, moi, soldat de rien, pas même de ma propre folie : je ne socialise pas ( comme on dit de tel autre qu'il ne symbolise pas ). " - " Ce qui est lourd, c'est le savoir silencieux : je sais que tu sais que je sais : telle est la formule générale de la gêne, pudeur blanche, glacée, qui prend pour insigne l'insignifiance ( des propos ). Paradoxe : le non-dit comme symptôme...du conscient. " - " Aimer et être amoureux ont des rapports difficiles : car, s'il est vrai qu'être amoureux ne ressemble à rien d'autre ( une goutte d'être-amoureux diluée dans une vague relation amicale la colore vivement, la fait incomparable (...) ), il est vrai aussi que, dans l'être-amoureux, il y a de l'aimer : je veux saisir, farouchement, mais aussi je sais donner, activement. Qui peut donc réussir cette dialectique ? Qui, sinon la femme, celle qui ne se dirige vers aucun objet - seulement vers...le don ? Si donc tel amoureux parvient à " aimer ", c'est dans la mesure même où il se féminise, rejoint la classe des grandes Amoureuses, des suffisamment Bonnes. " - " Je n'arrive pas à te connaître " veut dire : " Je ne saurais jamais ce que tu penses vraiment de moi ". Je ne puis te déchiffrer, parce que je ne sais comment tu me déchiffres. " - " Se dépenser, ce démener pour un objet impénétrable, c'est de la pure religion. Faire de l'autre une énigme insoluble dont ma vie dépend, c'est le consacrer comme dieu ; je n'arriverai jamais à défaire la question qu'il me pose, l'amoureux n'est pas Œdipe. " - " Il ne me reste plus alors qu'à renverser mon ignorance en vérité. Il n'est pas vrai que plus on aime, mieux on comprend ; ce que l'action amoureuse obtient de moi, c'est seulement cette sagesse : que l'autre n'est pas à connaître. (...) mouvement mystique : j accède à la connaissance de l'inconnaissance. " - " Ou encore : au lieu de vouloir définir l'autre ( " Qu'est-ce qu'il est ? " ), je me tourne vers moi-même : " Qu'est-ce que je veux, moi qui veux te connaître ? " Qu'est-ce que cela donnerait, si je décidais de te définir comme une force et non comme une personne ? Et si je me situais moi-même comme une autre force en face de ta force ? Cela donnerait ceci : mon autre se définirait seulement par la souffrance ou le plaisir qu'il me donne. " - " L'être aimé est désiré parce qu'un autre ou d'autres ont montré au sujet qu'il est désirable : tout spécial qu'il soit, le désir amoureux se découvre par induction. " - " Cette " contagion affective ", cette induction, part des autres, du langage, des livres, des amis : aucun amour n'est original. ( La culture de masse est machine à montrer le désir : voici qui doit vous intéresser, dit-elle, comme si elle devinait que les hommes sont incapables de trouver tout seuls qui désirer ). " - " Pour te montrer là où est ton désir, il suffit de te l'interdire un peu ( s'il est vrai qu'il n'y a pas de désir sans interdit ). X...souhaite que je sois là, à ses côtés, tout en le laissant un peu libre : souple, m'absentant parfois, mais restant non loin : il faut, d'une part, que je sois présent comme interdit ( sans lequel il n'y aurait pas de bon désir ), mais aussi que je m'éloigne au moment où, se désir s'étant formé, je risquerais de l'encombrer " - " Telle serait la structure du couple " réussi " : un jeu d'interdit, beaucoup de jeu; désigner le désir, et puis le laisser, à la façon de ces indigènes obligeants, qui vous montrent bien le chemin, sans pour autant s'entêter à vous accompagner. " - " et toi dis donc mon autre vas-tu enfin me répondre je m'ennuie de toi j'ai envie de toi je rêve de toi pour toi contre toi réponds moi ton nom est un parfum répandu ta couleur éclate parmi les épines fais revenir mon cœur avec du vin frais fais moi une couverture de matin j'étouffe sous ce masque peau drainée arasée rien n'existe à part le désir ". - " C'est seulement dans la plénitude des états amoureux que la majeure partie de la libido se trouve transférée à l'objet et que ce dernier prend, dans une certaine mesure, la place du moi. " - " Comme désir, la lettre d'amour attend sa réponse : elle enjoint implicitement à l'autre de répondre, faute de quoi son image s'altère, devient autre. " - " Le jeune Freud écrivant à sa fiancée : " Je ne veux pas cependant que mes lettres restent toujours sans réponse, et je cesserai tout de suite de t'écrire si tu ne me réponds pas. De perpétuels monologues à propos d'un être aimé, qui ne sont ni rectifiés ni nourris par l'être aimé, aboutissent à des idées erronées touchant les relations mutuelles, et nous rendent étrangers l'un à l'autre quand on se rencontre à nouveau et que l'on trouve les choses différentes de ce que, sans s'en assurer, l'on imaginait. "
lundi 24 septembre 2012
Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux. Extraits
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Après 5 ans de relation avec mon petit ami, il a soudainement changé et a cessé de me contacter régulièrement. Il proposait des excuses pour ne pas me voir tout le temps. Il a cessé de répondre à mes appels et à mes sms et il a cessé de me voir régulièrement. J'ai ensuite commencé à le rencontrer avec différentes amies de filles, mais à chaque fois, il disait qu'il m'aimait et qu'il avait besoin de temps pour réfléchir à notre relation. Mais après que j’ai contacté (padmanlovespell@yahoo.com), Dr.Padman du temple des sorts jeté un sortilège d’amour et après un jour, mon petit ami a commencé à me contacter régulièrement et nous avons emménagé ensemble au bout de quelques mois et il était plus ouvert à moi. qu’avant et il a commencé à passer plus de temps avec moi que ses amis. Nous nous sommes finalement mariés et nous sommes maintenant mariés avec bonheur depuis 2 ans avec un fils. Depuis que le Dr. Padman de padmanlovespell@yahoo.com m'a aidé, mon partenaire est très stable, fidèle et plus proche de moi qu'auparavant
RépondreSupprimerI had struggle relationship with my husband in the past which led to divorce with my first husband. After i and my ex husband got divorced, i had another chance to re-marry again and just 5 years of my second marriage there was another divorce which almost killed me emotionally. I stayed for another two years been unmarried and a single mother. Honestly I wasn't really happy it because every woman need a man in her life, there was a time i saw my first husbands photo and i realized how much i loved him and have missed him. I tried to get to him but i was told that he moved on with his life and we may never been together again. I wept bitterly that night thinking i have lost the man that i have had so much love for. I asked for advise on what to do and a friend of mine gave me a contact of Osasu Solution Temple, i consulted him and to his very best with his powerful spells he helped me with a Reunion Marriage Love Spell to returned my ex husband back to me, in just 9 days i had enchanter with a spiritual reunion prayers with priest Osasu everything turn around for good in my life, I am now happily living with my first husband again and sort out the divorce issues. with the help of Osasu temple, his a man of wisdom and care. Thanks and i appreciate all the help you have rendered to get my ex husband back into my life again. I testify here today that Osasu temple is powerful it can resolve all problem in a broken relationship with love once. contact him for solutions to any kind of relationship problem. Email....(drosasu25@gmail.com) You can also call him or add him on WhatsApp +2347064365391
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