dimanche 30 septembre 2012

Le romancero de la résistance espagnole. Dario Puccini - 1

Toda la ciudad es suya,

y nada le importa dònde

reclinará su cabeza

con fatiga de diez noches.

 

José Moreno Villa. El hombre del momento

 

Toute la ville est à lui,

mais il se rit de savoir

où il appuiera sa tête

lassée par dix nuits de veille.

 

José Moreno Villa. L'Homme du moment. In. Le romancero de la résistance espagnole. Dario Puccini

 

cadáveres que yo ví

con nieve de primavera.

 

Al cielo, los ojos blancos;

al sol, las manos abiertas;

al fango, el pelo manchado;

al viento, la boca seca;

a la noche, los oídos

y los huescos a la tierra.

 

José Herrera Petrre. Aire, tú

 

tous ces cadavres que j'ai vus

dans une neige de printemps.

 

Tournant vers le ciel leurs yeux blancs;

vers le soleil, leurs mains ouvertes;

vers la boue, leurs cheveux souillés;

vers le vent, leur bouche assoiffée;

tournant vers la nuit leurs oreilles

et vers la terre, leur squelette.

 

José Herrera Petere. Ô toi, le vent. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

Abajo San Rafael

los protege. Suben, torvos,

regulares de Larache

mandados contra nosotros

por oficiales del crimen

que a sí se dicen católicos.

 

Antonio García Luque (Rafael Alberti). El moro fugado

 

Et dans le bas, Saint-Raphaël

les protège. Ils montent, horribles,

les Réguliers de Larache,

qu'ils ont envoyés parmi nous

tous ces généraux criminels

qui se prétendent catholiques.

 

Antonio García Luque (Rafael Alberti). Le maure fugitif. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

-

Busta Ben Ali Mohamed,

barba negra, negros ojos,

negro, de sus avanzadas

se desprende sigiloso.

Y arrastrándose en la hierba

dice, alzándose de pronto,

el puño en alto, tranquilo,

ante los fusiles solo :

" Yo estar rojo, camaradas.

No tiréis, que yo estar rojo. "

 

Antonio García Luque (Rafael Alberti). El moro fugado

 

Busta Ben Ali Mohamed,

la barbe et les yeux noirs,

- tout noir -, de son poste avancé

se détache discrètement.

Et se traînant parmi les herbes,

il dit, se dressant tout à coup,

le poing en l'air et bien tranquille,

seul, offert, devant les fusils :

" Je suis un Rouge, camarades,

ne tirez pas, je suis un Rouge ! "

 

Antonio García Luque (Rafael Alberti). Le maure fugitif. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

Si a tu abuelo, el primer duque,

Ticiano lo retratara,

tù mereciste la pena

de serlo por Zuloaga.

Un pincel se baño en oro,

el otro se mojó en caca.

 

Rafael Alberti. El último Duque de Alba

 

Si ton aïeul, le premier duc,

fut portraituré par Titien,

toi, tu aurais bien mérité

de l'être par Zuloaga.

Un pinceau fut trempé dans l'or,

l'autre se mouilla de caca.

 

Rafael Alberti. Le dernier duc d'Albe. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

-

los comunistas sabemos

que la aurora no se para,

que el alba sigue naciendo,

de pie, todas las mañanas.

Si un alba muerta se muere

otra mejor se levanta.

 

Rafael Alberti. El último Duque de Alba.

 

-

tous les communistes savent

que l'aurore ne cesse pas,

que l'aube continue à naître,

debout dans le ciel du matin.

Si une aube morte se meurt,

une aube meilleure se lève.

 

Rafael Alberti. Le dernier duc d'Albe. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

En su tierra de granada,

junto a sus memorias viejas,

han matado a Federico,

nuestro cárdeno poeta.

 

Leopoldo Urrutia. Romancero a la muerte de Federico Garcia Lorca

 

En grenade, oui, sur sa terre,

Auprès de ses vieux souvenirs,

Ils ont tué Federico,

notre Poète au teint violet.

 

Leopoldo Urrutia. Romancero á la mort de Federico García Lorca

 

-

Hoy como ayer, gitana, muerte mía,

qué bien contigo a solas,

por estos aires de Granada, ¡ mi Granada !

 

Antonio Machado. El crimen fue en Granada

 

-

Aujourd'hui comme hier, gitane, ô mort,

qu'il est bon d'aller seul à seule avec toi qui es mienne,

à travers l'air de Grenade, ma Grenade.

 

Antonio Machado. Le crime eut lieu à Grenade. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

Muerte cayó Federico

- sangre en la frente y plomo en las entrañas -

... Que fue en Granada el crimen

sabed - ¡ pobre Granada !, - en su Granada...

 

Antonio Machado. El crimen fue en Granada

 

Mort, il est tombé, Federico

avec du sang au front et du plomb aux entrailles.

Oui, le crime eut lieu à Grenade

sachez - pauvre Grenade - dans sa Grenade...

 

Antonio Machado. Le crime eut lieu à Grenade. Trad. Rolland-Simon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

Morena de altas torres, alta luz y ojos altos,

esposa de mi piel, gran trago de mi vida,

tus pechos locos crecen hacia mí dando saltos

de cierva concebida.

 

Miguel Hernández. Canción del esposo soldado

 

Brune femme - hautes tours, haute clarté, hauts yeux -,

épouse de ma peau, grande rasade de ma vie,

tes seins affolés grandissent vers moi avec des bonds de biche fécondée.

 

Miguel Hernández. Chanson du mari soldat. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

Espejo de mi carne, sustento de mis alas,

te doy vida en la muerte que me dan y no tomo.

Mujer, mujer, te quiero cercado por las balas

ansiado por el plomo.

 

Miguel Hernández. Canción del esposo soldado

 

Miroir de ma chair, soutien de mes ailes,

je te donne vie dans la mort qu'on m'offre en vain.

Femme, femme, je t'aime assiégé par les balles,

convoité par le plomb.

 

Miguel Hernández. Chanson du mari soldat. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

-

Una mujer y un hombre gastados por los besos.

 

Miguel Hernádez. Canción del esposo soldado

 

Une femme et un homme usés par les baisers.

 

Miguel Hernández. Chanson du mari soldat. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

Sí, vamos detenidos,

Sí, no hay labios

de mujer

que sonriendo duerma.

¡ Sólo rostros feroces !

¡ Sólo luna, amarilla, de horror,

resplandeciendo !

 

José Herrera Petere. Tren nocturno

 

Nous sommes arrêtés !

Ici il n'y a point

de lèvres de femmes qui dorment

et qui sourient.

Rien que des visages féroces !

Rien que la lune, horrible lune jaune

qui resplendit !

 

José Herrera Petere. Train de nuit. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

 

mañana

¡ Para todos el mar !

El mar solo otra vez, como al principio,

y el hombre solo, al fin, con su conciencia.

 

León Felipe. El llanto...El mar

 

demain

pour tous la mer !

La mer seule à nouveau, ainsi qu'à l'origine,

et l'homme seul, enfin, avec sa conscience.

 

León Felipe. Les pleurs...La mer. Trad. Claude Couffon. In. Dario Puccini. Le romancero de la résistance espagnole

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