- " Je n'aime pas à voir qu'en l'église Saint-Lupe Une pucelle ardente aux yeux évanouis Confessant des horreurs, se branle sous sa jupe Et murmure : " Oh ! Pardon...mon Père...je jouis. Je n'aime pas à voir la gosse qu'on enferme Dans un cabinet noir parce qu'elle a tété Son frère, et que, la bouche encore pleine de sperme On l'a vue au salon cracher ça dans le thé. " Pierre Louÿs ( 1870 - 1925 ). Pybrac. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Je n'aime pas au lit la petite Lucile Qui prend son pauvre con douillet et cramoisi, Dit : " J'aime mieux sucer, maman, c'est plus facile " Et qu'on gifle d'un mot : " Tu baiseras aussi. " Je n'aime pas qu'Iris en mousseline bleue Caresse au bal ma verge et dise en la baisant : " Je commense toujours les romabs par la queue. " Le mot est vif, ma chère, encor qu'il soit plaisant. " Pierre Louÿs ( 1870 - 1925 ). Pybrac. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Je dirai l'emprise de tes mains longues Qui font à ma taille une ceinture frémissante, Je dirai ton regard volontaire Qui anéantit ma pensée, Ta poitrine battante soudée à ma poitrine Et tes jambes aussi fermes que le tronc de l'érable Où les miennes s'enroulent, Comme les jeux onduleux des houblons..." - " Tu es un ange de putasserie de m'écrire de si agréables choses. Je n'ai aucun mérite de te bouffer le con comme je fais et de le lécher quand tu décharges. J'y ai grand plaisir. Quel dommage que je ne bande pas mieux. (...). Représente toi cela. Je bande en t'écrivant. Ne te branle pas de trop. Pelote-toi le con, mets-toi un doigt dans le cul, ce te sera très agréable, en attendant que je le fasse moi-même. Je me tiens la queue en t'écrivant. A bientôt le plaisir de te voir sans voile et le con tout trempé dès le premier baiser. " - " Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde (...) Ils ont connu la peau subtile de la femme Et ses frissons cruels et ses parfums sournois. Chair des choses ! J'ai cru parfois éteindre une âme Avec le frôlement prolongé de mes doigts..." - " Tendre à qui te lapide et mortelle à qui t'aime, Faisant de l'attitude un frisson de poème, O femme, dont la grâce enfantine et suprême Triomphe dans la fange et les pleurs et le sang. Tu n'aimes que la main qui meurtrit ta faiblesse, La parole qui triomphe et le baiser qui blesse, L'antique préjugé qui ment avec noblesse Et le désir d'un jour qui sourit en passant. Férocité passive, âme légère er douce Pour t'attirer, il faut que le geste repousse; Ta chair inerte appelle, en râlant, la secousse Et l'effort sans beauté du mâle triomphant. " - " Mon très cher petit Lou je t'aime Ma chère petite étoile palpitante je t'aime Corps délicieusement élastique je t'aime Vulve qui serre comme un casse-noisette je t'aime Sein gauche si rose et si insolent je t'aime Sein droit si tendrement rosé je t'aime, Mamelon droit couleur de champagne non champagnisé je t'aime Mamelon gauche semblable à une bosse du front d'un petit veau qui vient de naître je t'aime Nymphes hypertrophiées par tes attouchements fréquents je vous aime Fesses exquisement agiles qui se rejettent bien en arrière je vous aime Nombril semblable à une lune creuse et sombre je t'aime Toison claire comme une forêt en hiver je t'aime Aisselles duvetées comme un cygne naissant je vous aime Chute des épaules adorablement pure je t'aime Cuisse au galbe aussi esthétique qu'une colonne de temple antique je t'aime Oreilles ourlées comme de petits bijoux mexicains je vous aime Chevelure trempée dans le sang des amours je t'aime Pieds savants pieds qui se raidissent je vous aime Reins chevaucheurs reins puissants je vous aime Taille qui n'a jamais connu le corset taille souple je t'aime Dos merveilleusement fait et qui s'est courbé pour moi je t'aime Bouche ô mes délices ô mon nectar je t'aime Regard unique regard-étoile je t'aime Mains dont j'adore les mouvements je vous aime Nez singulièrement aristocratique je t'aime Démarche onduleuse et dansante je t'aime O petit Lou je t'aime je t'aime je t'aime. " - " Viens t'asseoir sur mon dard enduit de vaseline Car je connais tes goûts, ma vicieuse Line, Et qu'il te faut sentir Un gros membre enfoncé dans tes chairs élastiques, Cependant que ton doigt prompt à te divertir Par-devant tu t'astiques. " - " J'avais quinze ans à peine, au couvent, sœur Ursule, Par un beau soir m'apprit, au fond de sa cellule, Qu'entre filles on peut ardemment se chérir, Et se donner à deux un mutuel plaisir; Plaisir qui ne saurait au ciel faire une offense, Puisqu'il doit préserver ainsi notre innocence, Des pièges que lui tend cette odieuse engeance, Que l'on appelle l'homme, et qu'on nous fait haïr. " - " Odorante et savoureuse Tu dépasses sans te perdre Les frontières de ton corps Tu as enjambé le temps Te voici femme nouvelle Révélée à l'infini. " - " Tes mains pourraient cacher ton corps Car tes mains sont d'abord pour toi Cacher ton corps tu fermerais les yeux Et si tu les ouvrais on n'y verrais plus rien (...) Si tes mains sont pour toi tes seins sont pour les autres Comme ta bouche où tout revient prendre du goût La voile de tes seins se gonfle avec la vague De ta bouche qui s'ouvre et joint tous les rivages " - " Et tu te fends comme un fruit mûr ô ma savoureuse Mouvement bien en vue spectacle humide et lisse Gouffre franchi très bas en volant lourdement Je suis partout en toi partout où bat ton sang " - " L'amour réciproque, le seul qui saurait nous occuper ici, est celui qui met en jeu l'inhabitude dans la pratique, l'imagination dans le poncif, la foi dans le doute, la perception de l'objet intérieur dans l'objet extérieur. Il implique le baiser, l'étreinte, le problème et l'issue indéfiniment problématique du problème. " - " L'amour a toujours le temps. Il a devant lui le front d'où semble venir la pensée, les yeux qu'il s'agira tout à l'heure de distraire de leur regard, la gorge dans laquelle se cailleront les sons, il a les seins et le fond de la bouche. " Eluard & Breton. L'amour. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " La langue dessine les lèvres, joint les yeux, dresse les seins, creuse les aisselles, ouvre la fenêtre; la bouche attire la chair de toutes ses forces, elle sombre dans un baiser errant, elle remplace la bouche qu'elle a prise, c'est le mélange du jour et de la nuit. (...) les mains prennent l'empreinte des désirs. " - " La fenêtre sera ouverte, entr'ouverte, fermée, elle donnera sur l'étoile, l'étoile montera vers elle, l'étoile devra l'atteindre ou passer de l'autre côté de la maison. 1 - Lorsque la femme est sur le dos et que l'homme est couché sur elle , c'est la cédille. 2 - Lorsque l'homme est sur le dos et que sa maîtresse est couchée sur lui, c'est le c. 3 - Lorsque l'homme et sa maîtresse sont couchés sur le flanc et s'observent, c'est le pare-brise. " - " 4 - Lorsque l'homme et la femme sont couchés sur le flanc, seul le dos de la femme se laissant observer, c'est la Mare-au-Diable. 5 - Lorsque l'homme et sa maîtresse sont couchés sur le flanc, s'observant, et qu'elle enlace de ses jambes les jambes de l'homme, la fenêtre grande ouverte, c'est l'oasis. 6 - Lorsque l'homme et la femme sont couchés sur le dos et qu'une jambe de la femme est en travers du ventre de l'homme, c'est le miroir brisé. " - " 7 - Lorsque l'homme est couché sur sa maîtresse qui l'enlace de ses jambes, c'est la vigne-vierge. 8 - Lorsque l'homme et la femme sont sur le dos, la femme sur l'homme et tête-bêche, les jambes de la femme glissées sous les bras de l'homme, c'est le sifflet du train. 9 - Lorsque la femme est assise, les jambes étendues sur l'homme couché lui faisant face, et qu'elle prend appui sur les mains, c'est la lecture. " - " 10 - Lorsque la femme est assise, les genoux pliés, sur l'homme couché, lui faisant face, le buste renversé ou non, c'est l'éventail. 11 - Lorsque la femme est assise de dos, les genoux pliés, sur l'homme couché, c'est le tremplin. 12 - Lorsque la femme, reposant sur le dos, lève les cuisses verticalement, c'est l'oiseau-lyre. " - " 13 - Lorsque la femme, vue de face, place ses jambes sur les épaules de l'homme, c'est le lynx. 14 - Lorsque les jambes de la femme sont contractées et maintenues ainsi par l'homme contre sa poitrine, c'est le bouclier. 15 - Lorsque les jambes de la femme sont contractées, les genoux pliés à hauteur des seins, c'est l'orchidée. " - " 16 - Lorsqu'une des jambes seulement est étendue, c'est minuit passé. 17 - Lorsque la femme place une de ses jambes sur l'épaule de l'homme et étend l'autre jambe, puis met celle-ci à son tour et étend la première, et ainsi de suite alternativement, c'est la machine à coudre. 18 - Lorsqu'une des jambes de la femme est placée sur la tête de l'homme, l'autre jambe étant étendue, c'est le premier pas. " - " 19 - Lorsque les cuisses de la femme sont élevées et placées l'une sur l'autre, c'est la spirale. 20 - Lorsque l'homme, pendant le problème, tourne en rond et jouit de sa maîtresse sans la quitter, celle-ci ne cessant de lui tenir les reins embrassés, c'est le calendrier perpétuel. 21 - Lorsque l'homme et sa maîtresse prennent appui sur le corps l'un de l'autre, ou sur un mur et, se tenant ainsi debout engagent le problème, c'est à la santé du bûcheron. " - " 22 - Lorsque l'homme prend appui sur un mur et que la femme, assise sur les mains de l'homme réunies sous elle, passe ses bras autour de son cou et, collant ses cuisses le long de sa ceinture, se remue au moyen de ses pieds dont elle touche le mur contre lequel l'homme s'appuie, c'est l'enlèvement en barque. 23 - Lorsque la femme se tient à la fois sur ses mains et sur ses pieds, comme un quadrupède, et que l'homme reste debout, c'est la boucle d'oreille. 24 - Lorsque la femme se tient sur ses mains et ses genoux et que l'homme est agenouillé, c'est la Sainte-table. " - " 25 - Lorsque la femme se tient sur ses mains et l'homme debout la tient soulevée par les cuisses, celles-ci lui enserrant les flancs, c'est la bouée de sauvetage. 26 - Lorsque l'homme est assis sur une chaise et que sa maîtresse, lui faisant face, est assise à califourchon sur lui, c'est le jardin public. 27 - Lorsque l'homme est assis sur une chaise et que sa maîtresse, lui tournant le dos est assise à califourchon sur lui, c'est le piège. " Eluard & Breton. L'amour. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " 28 - Lorsque l'homme est debout et que la femme repose le haut de son corps sur le lit, ses cuisses enserrant la taille de l'homme, c'est la tête de Vercingétorix. 29 - Lorsque la femme est accroupie sur le lit devant l'homme debout contre le lit, c'est le jeu de la puce. 30 - Lorsque la femme est à genoux sur le lit, face à l'homme debout contre le lit, c'est le vétiver. " Eluard & Breton. L'amour. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " 31 - Lorsque la femme est à genoux sur le lit, tournant le dos à l'homme debout contre le lit, c'est le baptême des cloches. 32 - Lorsque la vierge est renversée en arrière, le corps puissamment arqué et reposant sur le sol par les pieds et les mains, ou mieux par les pieds et la tête, l'homme étant à genoux, c'est l'aurore boréale. L'amour multiplie les problèmes. La liberté furieuse s'empare des amants plus dévoués l'un à l'autre que l'espace à la poitrine de l'air. La femme garde toujours dans sa fenêtre la lumière de l'étoile, dans sa main la ligne de vie de son amant. L'étoile, dans la fenêtre, tourne lentement, y entre et en sort sans arrêt, le problème s'accomplit, la silhouette pâle de l'étoile dans la fenêtre a brûlé le rideau du jour. " - " Ma femme aux fesses de grès et d'amiante Ma femme aux fesses de dos de cygne Au sexe de glaïeul Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens Ma femme au sexe de miroir Ma femme aux yeux pleins de larmes Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée Ma femme aux yeux de savane Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu. " André Breton ( 1896 - 1966 ). L'union libre. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. -" Le cul de Simone ainsi dressé me semblait, il est vrai, une puissante supplication. Il était parfait, les fesses étroites et délicates, profondément fendues. " Georges Bataille ( 1897 - 1962 ). In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " O délicat con d'Irène ! Si petit et si grand ! C'est ici que tu es à ton aise, homme enfin digne de ton nom, c'est ici que tu te retrouves à l'échelle de tes désirs. Ce lieu, ne crains pas d'en approcher ta figure, et déjà ta langue, la bavarde, ne tient plus en place, ce lieu de délice et d'ombre, ce patio d'ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du pessimisme. "
dimanche 23 septembre 2012
Pierre Perret - Anthologie de la poésie érotique - Extraits - 4
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