jeudi 27 septembre 2012

Voix

Les morts sont de jour en jour plus indociles.

(...)

Maintenant ils deviennent ironiques

ils questionnent.

 

Il me semble qu'ils se rendent compte

qu'ils sont de plus en plus la majorité !

 

Roque Dalton. Le repos du guerrier.

 

Heureux les normaux, ces êtres étranges.

(...)

Mais qu'ils laissent la place à ceux qui font les mondes et les rêves,

Les illusions, les symphonies, les mots qui nous détruisent

Et nous construisent, aux plus fous que leurs mères, plus ivrognes

Que leurs pères et plus délinquant que leurs fils

Et plus dévorés par des amours calcinantes

Qu'ils leur laissent leur place en enfer, et c'est tout.

 

Roberto Fernandez Retamar. Heureux les normaux.

 

C'est comme un second être en moi

le bonheur de t'aimer.

 

Nâzim Hikmet. Lettres de prison

 

( j'ai écrit des vers

j'avais envie de te revoir

et c'est alors

que les soldats sont arrivés )

 

Mehmet Nâzim Hikmet

 

sais-tu que les poètes ont disparu

depuis que nous avons rejoint

les coupeurs d'arbres et de pierres et de têtes

il n'y a plus qu'une couleur

" qui se promène

et des gens cachés dans cette couleur "

 

Mehmet Nâzim Hikmet

 

-

Dans ma maison

nulle chanson

ni folie ni déraison

 

Dans mon cœur

et même plus loin à l'intérieur

pousse une fleur qui devient arbre

chante un grillon qui devient aigle

 

Edmond Thomas. Toutes voies abolies

 

Je voyais qu'elle avait servi de voile

et que sur les mers, il fait silence.

 

Bo Carpelan. La cour

 

-

Je voyais qu'elle avait servi de voile

et que sur les mers, il fait silence.

 

Bo Carpelan.

 

-

Je pose douze dents sur la table pour faire un sourire

 

J'achève les anchois

je me cache dans la boîte

je jette à la mer une tasse : ma soif

 

Georg Johannesen

 

La maison est vide : par la porte elle s'est vidée

Le jardin est vide : les fleurs sont sorties par leurs racines

J'ai appris que vivre c'est inutile

 

Georg Johannesen. Dimanche

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