- " Au dortoir, Sur le soir, La sœur Luce, En chemise et sans mouchoir, Cherchait du blanc au noir, A surprendre une puce. A tâton, Du téton A la cuisse, L'animal ne fait qu'un saut, Ensuite, un peu plus haut Se glisse Dans la petite ouverture, Croyant sa retraite sûre. De pincer Sans danger Il se flatte. Luce, pour se soulager Y porte un doigt léger Et gratte; En ce lieu, Par ce jeu, Tout s'humecte; A force de chatouiller, Venant à se mouiller, Elle noya l'insecte. Mais enfin Ce lutin Qui rend l'âme, Veut faire un dernier effort : Luce, grattant plus fort Se pâme. " Alexis Piron ( 1689 - 1773 ). La puce. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Je bande trop. De ma culotte Je sors mon vit qui décalotte Son champignon. Etre à midi, seul dans sa chambre, En tête à tête avec son membre, C'est du guignon. Mon jacquemart me bat le ventre : Dans quelque chose il faut que j'entre, Cul bouche ou con. Mais je ne vois pas ma voisine Lançant son œillade assassine De son balcon. En vain Coco dresse sa huppe : Dans la maison pas une jupe : Pas un bonnet. La pine au poing, pose équivoque, A défaut de con je t'invoque, Veuve Poignet. " Théophile Gautier ( 1811 - 1872 ). Solitude. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Grande Vénus masturbatrice, Solitaire consolatrice Des amoureux, Puisque je manque de maîtresse Accorde au moins à ma détresse Tes plaisirs creux. " Théophile Gautier ( 1811 - 1872 ). Solitude. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Ma fille, sois ardente, Mais prudente, Et sentant l'oreiller Se plier Tout au bas de ton ventre Où rien n'entre, Ne va pas pour jouir Enfouir Dans ta fleur élargie Ta bougie. " - " J'aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés, D'où semblent couler des ténèbres Tes yeux, quoique très noirs, m'inspirent des pensers Qui ne sont pas du tout funèbres " Charles Baudelaire (1821-1867). Les promeses d'un visge. in Prommes un visages - " La très chère était nue et, connaissant mon cœur, Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores, Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores. " Charles Baudelaire. Les bijoux - " Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté, D'un air vague et rêveur elle essayait des poses, Et la candeur unie à la lubricité Donnait un charme neuf à ses métamorphoses; " Charles Baudelaire. Les bijoux - " Ah ! se faire sucer par une ventriloque ! Et tandis qu'elle aurait ma pine entre les dents Entendre de son ventre sortir un soliloque Et des chansons d'amour aux distiques ardents ! " Anonyme ( XIX ème siècle ) La ventriloque - " Et tandis que sa lèvre humerait mon prépuce Que sa langue agirait sur mon gland avec art, Ecouter l'estomac distiller l'hymne russe, Et croire que je suis pour un instant le Tzar. " - " Et comme il serait doux pour une âme française, Au lieu de se pâmer en un coït banal, D'écouter l'estomac chanter la Marseillaise Et s'éjouir aux sons du chant national. " Anonyme ( XIX ème siècle ) La ventriloque - " Croise tes cuisses sur ma tête De façon à ce que ma langue, Taisant toute sotte harangue, Ne puisse plus que faire fête A ton con ainsi qu'à ton cu Dont je suis l'à-jamais vaincu " Paul Verlaine ( 1844 - 1896 ). Régals. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " O ton con ! Qu'il sent bon ! J'y fouille Tant de la gueule que du blaire Et j'y fais le diable et j'y flaire Et j'y farfouille et j'y bafouille Et j'y renifle et oh ! J'y bave Dans ton con à l'odeur cochonne Que surplombe une motte flave Et qu'un duvet roux environne Qui mène au trou miraculeux Où je farfouille, où je bafouille, Où je renifle et où je bave Avec le soin méticuleux Et l'âpre ferveur d'un esclave Affranchi de tout préjugé. " Paul Verlaine ( 1844 - 1896 ). Régals. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " La raie adorable que j'ai Léchée amoroso, depuis Les reins en passant par le puits Où je m'attarde en un long stage Pour les dévotions d'usage, Me conduit tout droit à la fente Triomphante de mon infante. Là, je dis un salamalec Absolument ésotérique Au clitoris rien moins que sec, Si bien que ma tête d'en bas Qu'exaspèrent tous ces débats S'épanche en blanche rhétorique Mais s'apaise dans ces prémisses. " Paul Verlaine ( 1844 - 1896 ). Régals. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - "(...). Sais-tu d'abord quel nom Donner à l'instrument par où le mâle pisse Et par lequel aussi lui vient la chaude-pisse ? FLORA L'académicien dit : mon vit; le médecin : Ma verge; le curé : mon membre; une putain : La queue; il est nommé pine, par la lorette; Un chose ou bien cela, par une femme honnête; Jacques, par le farceur; braquemard par l'étudiant; La bibite au petit, par la bonne d'enfant; Le jeune homme puceau l'appelle son affaire; L'ouvrier, mon outil; la grosse cuisinière, Une courte; il devient dard avec le pioupiou, Mais si vous entendez : mon nœud ! C'est le voyou ! LA LEBRUN Parfaitement, la chose est très bien expliquée Et par personne ici ne sera critiquée. " Louis Protat ( milieu XIX ème siècle ). L'Examen subi par Mlle Flora, à l'effet d'obtenir son diplôme de putain et d'être admise au bordel de Mme Lebrun, 67 bis rue de Richelieu. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique - " Je ne l'entendais pas, tant je la regardais. Par sa robe entr'ouverte, au loin je me perdais, Devinant les dessous et brûlé d'ardeurs folles; Elle se débattait, mais je trouvai ses lèvres ! Ce fut un baiser long comme une éternité Qui tendit nos deux corps dans l'immobilité. (...) Ainsi que deux forçats rivés aux mêmes fers Un lien nous tenait, l'affinité des chairs. " Guy De Maupassant ( 1850 - 1893 ). In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Elle était à genoux et montrait son derrière Dans le recueillement profond de la prière. Pour le mieux contempler j'approchai de son banc : Sous la jupe levée il me sembla si blanc Que dans le temple vide où nulle ombre importune N'apparaissait au loin par le bleu clair de lune, Sans troubler sa ferveur je me fis son amant. Elle priait toujours. Je perçus vaguement Qu'elle bénissait Dieu dans le doux crépuscule. Et je n'ai pas trouvé cela si ridicule. " - " Obscur et froncé comme un œillet violet Il respire, humblement tapi parmi la mousse Humide encor d'amour, qui suit la fuite douce Des fesses blanches jusqu'au cœur de son ourlet. " Rimbaud et Verlaine. L'idole. Sonnet du trou du cul. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " - Pauvrets palpitants sous ma lèvres, Je baisai doucement les yeux; - Elle jeta sa tête mièvre En arrière : " Oh ! C'est encore mieux !... Monsieur, j'ai deux mots à te dire..." - Je lui jetai le reste au sein Dans un baiser, qui la fit rire D'un bon rire qui voulait bien..." - " Ouvre les yeux, réveille-toi; Ouvre l'oreille, ouvre ta porte : C'est l'amour qui sonne et c'est moi Qui te l'apporte. (...) Ouvre les plis de tes rideaux; Ouvre ton lit que je t'y traîne : Il va s'échauffer sous ton dos. Ouvre l'arène. " Sire De Chambley ( 1856 - 1941 ). Ouvre. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Quand sera brisé l'infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l'homme - jusqu'ici abominable -, lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi. " Rimbaud - " Je vous aime, mon corps, qui fûtes son désir, Son champ de jouissance et son jardin d'extase, Où se retrouve encor le goût de son plaisir, Comme un rare parfum dans un précieux vase. (...) Je vous aime, ma chair, qui faisiez à sa chair Un tabernacle ardent de volupté parfaite, Et qui preniez de lui le meilleur, le plus cher, Toujours rassassiée et jamais satisfaite... " Marie Nizet ( 1859 - 1922 ). La torche. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Nous sommes plus mêlés l'un à l'autre aujourd'hui Que le mercure et l'or réduits en amalgame. Et l'on ne peut pas plus me séparer de lui Que l'arbre de l'écorce et que l'air de la flamme... Je suis le lin du drap dont on fit son linceul, Le bois de son cerceuil, la dalle de sa tombe Où j'ai muré mon âme afin qu'il soit moins seul Dans ce définitif silence où tout tombe. " Marie Nizet ( 1859 - 1922 ). La torche. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Tu sens les bois et les marécages Tu es beau comme un loup, Tu jaillis comme un hêtre Dont l'énergie gonfle l'écorce. ...Le nœud de tes épaules est dur sous les mains; L'axe du monde est dans ta chair. ...Mais je louerai ton cri sauvage, Mais je louerai ton corps qui embaume, C'est un bois sauvage aux rudes fleurs. Je louerai ta brutalité, Le sanglot rauque de ta chair; Je louerai ta sève immense Où l'univers est en puissance. Je louerai tes poings et comment ils se dénouent Tout à coup quand tu retombes Au creux d'une épaule, Plus doux qu'un petit enfant Et plus innocent qu'un ange. " Marie Dauguet ( 1860 - 1942 ). Ode à l'amant. In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique. - " Je vous écris dans le désert Sur un chameau, sous une palme Je déjeune. Un singe me sert. Mon bournous a de longs plis calmes (...) Nous sommes passés autrefois Dans ces mers de ciel et de sable C'est pourquoi ce soir je vous vois, Chère petite insaisissable. A l'ombre de haut dattier Une esclave vous déshabille. Voici nu, voici tout entier Votre corps de très jeune fille. (...) Mon amour je veux prendre ici Sur un tapis de couleur turque Votre bouche et le point précis Où votre svelte corpq bifurque. " Pierre Louÿs ( 1870 - 1925 ). In. Pierre Perret. Anthologie de la poésie érotique.
dimanche 23 septembre 2012
Pierre Perret - Anthologie de la poésie érotique - Extraits - 3
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire